lundi 21 avril 2008

La "pauvreté moderne" ou la misère




Contrairement à ce que certains semblent penser, "ces gens" comme ils disent c'est vous, lui, moi...ils n'ont pas choisi de vivre en marge, ils ont fuit des situations souvent insoutenables dans leurs pays d'origine, il y avait encore dans leur imaginaire collectif l'idée d'une France "terre d'accueil", un eldorado démocratique, mais sous les ponts du périph' et dans la puanteur des décharges alentour il n' y a guère de place pour l'imaginaire, il n'y a que la réalité brute du matin humide et glacial qui vous gèle les os... loin, très loin de leur laisser le moindre choix!

On voyait bien quelques cartons amoncelés, des flammes dégageant de la fumée noire du côté de la villette, de Garges et Sarcelles... oui on fait semblant de ne pas voir parce que Nietzche fait encore peur et il est plus facile de partir du postulat que partout où ça sent la merde ça ne sent pas l'homme et pourtant...

On remarquera que les hommes les femmes et les enfants sont absents, ces bidonvilles ressemblent à des no man's land, à ce que Giono aurait appelé des "cimetières de surface" et pour cause: tandis que les hommes se font exploiter sur des chantiers, des femmes et des enfants aux confins de la misère sont contraints de passer leurs journées dans les décharges pour trouver de quoi ne pas crever auprès du commun des mortels...tout y sent l'abandon jusque dans les jouets rouillés des enfants et tandis qu'un rom pose un petit carton près de nous en chuchotant un triste "bonchour", notre regard glisse sur le paysage de la honte à la vitesse d'un RER.

Si seulement cette réalité pouvait clouer le bec à tous ceux qui osent encore dire: "en France personne ne crève la faim, il n'y a, par exemple, pas de bidonvilles" et autres inepties du genre.

Vouloir absolument comparer une misère à une autre et établir ainsi une espèce de hiérarchie sordide dans le malheur est en soi une absurdité mais si en plus on s'abaisse (comme s'obstinent à le faire certains économistes) à dire que l'économie de marché est la seule capable de mener à bien "la lutte contre la pauvreté" alors on se condamne à une lutte contre les pauvres, penser que dans les pays hypocritement dits "en voie de développement" il y a de la misère et que dans les "pays du Nord" il n'y a que de la pauvreté touche au non-sens!

La néfaste politique néo-libérale des pays "riches" crée ses propres laissés-pour-compte, elle en a besoin tel le diamant de son crapaud et l'inscrit dans son programme de la peur, elle prétend que produire plus et avoir une économie en croissance serait la condition sine qua non de tout combat contre la pauvreté... est-il besoin de rappeler les 35 millions de pauvres qu'abritent les Etat-Unis?

La pauvreté moderne, ce bouillon d'ordure cultivé par le gouvernement où s'agrègent la précarité, la désinformation et la peur de l'autre n'a plus rien à voir avec la pauvreté solidaire qui existait encore avant la révolution industrielle, elle est en tous points semblable à ce mot tout aussi effrayant que la réalité à laquelle il renvoie: La misère.

Une analyse très intéressante de Majid Rahnema, un philosophe qui s'est penché sur la question de la pauvreté moderne dans son livre "Quand la misère chasse la pauvreté":

"Pourquoi disons-nous sans cesse que la pauvreté est un ensemble de manques, définis par les gens du Nord et qu’ils sont seuls à même de satisfaire ? Il n’existe pas de manque en soi. Tout « manque » pose la question de son rapport avec le sujet du manque, la perception que ce dernier a de ce manque et les moyens dont il dispose effectivement pour lui apporter une réponse pratique.
Quant à l’aide aux pauvres, aujourd’hui, le mot "aide" est corrompu. On s’en sert dans l’intention de s’immuniser contre les menaces potentielles que représentent les pauvres, beaucoup plus que pour leur venir en aide."

On ne pourra plus dire qu'on ne savait pas... à l'heure où le déni de démocratie est à son paroxysme, on pourrait ajouter que l'indifférence est un déni d'humanité, on doit combattre la dérive sémantique même pour dire la réalité telle qu'elle est... misérable!!!

Réveillons-nous!!!

vendredi 18 avril 2008

Résistance!



Nous sentons bien que ce qui était prévisible, point doucement au dessus de l'horizon, le mur se rapproche inéluctablement et l'on continue de s'étrangler à trop entendre les sempiternelles réponses des fatalistes, de ceux qui pensent qu'on ne peut rien contre cette forme de mondialisation parce qu'elle est, en substance, "la marche du monde"...

Lorsque le FMI est capable de trouver des dizaines de milliards pour sauver les banques au moment où leur situation est critique et ne veut rien entendre au cri des peuples alors qu'il suffirait de 500 millions de dollars pour éviter que 1 milliard de personnes ne meurent de faim, on a comme un goût dégueulasse dans la bouche...

La grève générale se profile face aux injustices les plus notoires,contre cet ultra-libéralisme qui pour être individualiste est la négation même de l'individu.
Cette divinisation du fric dont parlait déjà Quevedo, aujourd'hui, tandis qu'elle réduit le tiers de l'humanité à l'état de "tube digestif" elle anéantie les deux tiers dans l'ignominie de la faim, rien d'étonnant alors à ce qu'à un moment ou à un autre les hommes se retrouvent enfin face à leurs semblables.

Prévert l'a bien dit: "Quelle connerie la guerre", qu'elle soit contingente, politique, militaire, financière ou tout cela à la fois, la seule réponse qu'elle mérite n'est pas l'opposition mais la résistance, le seul acte capable de rendre à l'humain toute sa force et sa dignité

Le texte programmatique de l'EZLN en 1997 a été publié dans le Monde Diplo en Août de cette année, il a aussi été envoyé aux journaux de tous les pays! Une petite analyse du Commandant Marcos qui perce à jour ce que d'aucuns considèrent encore comme une marche inexorable:

"Si la troisième guerre mondiale a vu l'affrontement du capitalisme et du socialisme sur divers terrains et avec des degrés d'intensité variables, la quatrième se livre entre grands centres financiers, sur des théâtres mondiaux et avec une formidable et constante intensité.

Grâce aux ordinateurs, les marchés financiers, depuis les salles de change et selon leur bon plaisir, imposent leurs lois et leurs préceptes à la planète. La " mondialisation " n'est rien de plus que l'extension totalitaire de leurs logiques à tous les aspects de la vie. Naguère maîtres de l'économie, les Etats-Unis sont désormais dirigés, télédirigés, par la dynamique même du pouvoir financier : le libre-échange commercial. Et cette logique a profité de la porosité provoquée par le développement des télécommunications pour s'approprier tous les aspects de l'activité du spectre social. Enfin une guerre mondiale totalement totale !

Quelques minutes suffisent pour que les entreprises et les Etats s'effondrent ; non pas à cause du souffle des révolutions prolétariennes, mais en raison de la violence des ouragans financiers.

Vers la fin de la guerre froide, le capitalisme a créé une horreur militaire : la bombe à neutrons, arme qui détruit la vie tout en respectant les bâtiments. Mais une nouvelle merveille a été découverte à l'occasion de la quatrième guerre mondiale : la bombe financière. A la différence de celles d'Hiroshima et de Nagasaki, cette nouvelle bombe non seulement détruit la polis (ici, la nation) et impose la mort, la terreur et la misère à ceux qui y habitent, mais elle transforme sa cible en simple pièce dans le puzzle de la mondialisation économique. Le résultat de l'explosion n'est pas un tas de ruines fumantes ou des milliers de corps inertes, mais un quartier qui s'ajoute à une mégalopole commerciale du nouvel hypermarché planétaire et une force de travail reprofilée pour le nouveau marché de l'emploi planétaire."

mardi 8 avril 2008

Vivent les peuples tibétains et chinois libres!!!

Il en va de notre propension à l'humanisme comme du reste, il faut la garder au fond de soi comme le dernier des secrets, sans cela on court le risque de la jeter en pâture à la désinformation tentaculaire de la déesse aux cent bouches.

On se réveille au matin les yeux encore mouillés de rêves qui nous échappent et la réalité du monde nous éclate à la gueule, un réflexe pavlovien nous anime tout à coup, le scandale de la mort d'une culture, de la destruction de dizaines de monastères nous fait poser les yeux sur un conflit dont on ne comprend encore pas les tenants et les aboutissants et qui, déjà, nous révolte... je voyais déjà ça comme un "tragique Viet-Nam" qui pourrait fédérer les indignations...

Seulement voilà, l'avalanche d'images qui nous assaille est telle que c'est à en faire expirer nos plus belles idées de solidarité, plus on nous en sert et moins on a faim. Alors on cherche à en savoir un peu plus et puis on voit se profiler des nuances insoupçonnées qui ébranlent quelque peu notre offusquation première.

Le problème se pose sous des angles différents:

Pourquoi est-ce précisément aujourd'hui (au bout de 40 ans)que la cause tibétaine intéresse l'opinion internationale?

Pourquoi la question ne s'est-elle pas posée au moment du choix de la Chine pour le déroulement des JO?

Il règne une méchante odeur d'hypocrisie autour de cette mobilisation, ne faut-il pas se méfier lorsque l'on voit les députés UMP-PS quitter précipitamment l'Assemblée pour étendre leur pauvre banderole ("Pour les Droits de l'Homme en Chine")? Pourquoi continuent-ils à plier les genoux pour quelques contrats financiers?

Il faut, je pense toute raison garder car si Reporters sans frontières jouit, en France, d’une honorable réputation, les médias latino-américains (entre autres) l’accusent d’être à la solde de la CIA. L’association collecte plus de 2 millions d’euros par an auprès du public français pour venir en aide aux journalistes opprimés dans le monde. En réalité, seulement 7 % du budget général de RSF est affecté à sa mission principale. La véritable activité de l’association, depuis qu’elle a conclu un contrat avec l’officine d’Otto Reich, c’est la lutte contre les régimes progressistes latino-américains (Cuba, Haïti, Venezuela).

Rappelons que le Center for a Free Cuba avec qui RSF a signé un contrat en 2001 est une organisation créée pour renverser la révolution cubaine et restaurer le régime de Batista...n'y a-t-il pas de quoi se poser des questions?
Les tibétains ne seraient-ils pas devenus malgré eux les marionnettes d'un projet machiavélique dont nous devons arracher les ficelles?

Le seul espoir pour les peuples chinois et tibétains réside dans notre capacité à ne pas nous laisser manipuler de la sorte!
La flamme olympique (ironie du sort) a donc pris le bus...la belle affaire! Que les lumières de la vérité, elles, poursuivent leur oeuvre!
Méfions-nous de la soupe qu'on nous sert...
Sources:
www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2006-04-07%2015:02:46&log=attentionm - 30k -
www.legrandsoir.info/spip.php?article3536 -
NB:
Voir le texte sur le site de RSF le 8 juillet 2005 (il y figure encore) : « ... Les seules subventions que nous percevons en provenance des Etats-Unis sont celles des fondations Center for a Free Cuba et National Endowment for Democracy (NED). » Sur le même site, en cherchant bien, on trouve, en tout petit, parmi la liste des sponsors, un autreparavent de la CIA crée par le milliardaire et magnat de la presse George Soros : l’Open Society Institute, très active dans les travaux souterrains de reversements des gouvernements. Pourquoi RSF cache-t-elle ces sponsors-là aux lecteurs de Métro ?

Maxime Vivas

vendredi 4 avril 2008

Manif Lycéennes: Sur les pavés la Rage!!!



Ces "gamins" comme certains les appellent sont la force vive qui, une fois dans la rue, n'a que peu de raisons de la déserter, l'éternelle question qui vise systématiquement à les infantiliser "Mais pourquoi vous êtes là?" comme s'ils n'étaient pas encore capable de penser...comme s'il ne s'agissait que d'un acte mimétique comme le disait Flaubert dans "l'Education Sentimentale", d'une rebellion esthétique, c'est dégueulasse!
On les prend sur le vif et on les interrompt dans l'élan et ça fait la part belle à ceux qui déjà ricanent de ces ados guevaresques quand ils devraient trembler...
Victor Hugo voyaient dans les yeux des "gamins des rues" qui participèrent activement à la Commune de Paris, des êtres ni enfants, ni adultes, mais des pensées en colère heureux de se retouver en frères, voyant là un espace de liberté sans pareil...il critiquait fermement le regard que portait la société "adulte"(sombrant ainsi dans un amère aveuglement) sur ces prétendus "enfantillages"!!!