une lutte sans merci, sans prétention aucune, contre toute forme de mise au pas, pour l'accomplissement de l'individu dans toute sa puissance et son humilité
vendredi 18 avril 2008
Résistance!
Nous sentons bien que ce qui était prévisible, point doucement au dessus de l'horizon, le mur se rapproche inéluctablement et l'on continue de s'étrangler à trop entendre les sempiternelles réponses des fatalistes, de ceux qui pensent qu'on ne peut rien contre cette forme de mondialisation parce qu'elle est, en substance, "la marche du monde"...
Lorsque le FMI est capable de trouver des dizaines de milliards pour sauver les banques au moment où leur situation est critique et ne veut rien entendre au cri des peuples alors qu'il suffirait de 500 millions de dollars pour éviter que 1 milliard de personnes ne meurent de faim, on a comme un goût dégueulasse dans la bouche...
La grève générale se profile face aux injustices les plus notoires,contre cet ultra-libéralisme qui pour être individualiste est la négation même de l'individu.
Cette divinisation du fric dont parlait déjà Quevedo, aujourd'hui, tandis qu'elle réduit le tiers de l'humanité à l'état de "tube digestif" elle anéantie les deux tiers dans l'ignominie de la faim, rien d'étonnant alors à ce qu'à un moment ou à un autre les hommes se retrouvent enfin face à leurs semblables.
Prévert l'a bien dit: "Quelle connerie la guerre", qu'elle soit contingente, politique, militaire, financière ou tout cela à la fois, la seule réponse qu'elle mérite n'est pas l'opposition mais la résistance, le seul acte capable de rendre à l'humain toute sa force et sa dignité
Le texte programmatique de l'EZLN en 1997 a été publié dans le Monde Diplo en Août de cette année, il a aussi été envoyé aux journaux de tous les pays! Une petite analyse du Commandant Marcos qui perce à jour ce que d'aucuns considèrent encore comme une marche inexorable:
"Si la troisième guerre mondiale a vu l'affrontement du capitalisme et du socialisme sur divers terrains et avec des degrés d'intensité variables, la quatrième se livre entre grands centres financiers, sur des théâtres mondiaux et avec une formidable et constante intensité.
Grâce aux ordinateurs, les marchés financiers, depuis les salles de change et selon leur bon plaisir, imposent leurs lois et leurs préceptes à la planète. La " mondialisation " n'est rien de plus que l'extension totalitaire de leurs logiques à tous les aspects de la vie. Naguère maîtres de l'économie, les Etats-Unis sont désormais dirigés, télédirigés, par la dynamique même du pouvoir financier : le libre-échange commercial. Et cette logique a profité de la porosité provoquée par le développement des télécommunications pour s'approprier tous les aspects de l'activité du spectre social. Enfin une guerre mondiale totalement totale !
Quelques minutes suffisent pour que les entreprises et les Etats s'effondrent ; non pas à cause du souffle des révolutions prolétariennes, mais en raison de la violence des ouragans financiers.
Vers la fin de la guerre froide, le capitalisme a créé une horreur militaire : la bombe à neutrons, arme qui détruit la vie tout en respectant les bâtiments. Mais une nouvelle merveille a été découverte à l'occasion de la quatrième guerre mondiale : la bombe financière. A la différence de celles d'Hiroshima et de Nagasaki, cette nouvelle bombe non seulement détruit la polis (ici, la nation) et impose la mort, la terreur et la misère à ceux qui y habitent, mais elle transforme sa cible en simple pièce dans le puzzle de la mondialisation économique. Le résultat de l'explosion n'est pas un tas de ruines fumantes ou des milliers de corps inertes, mais un quartier qui s'ajoute à une mégalopole commerciale du nouvel hypermarché planétaire et une force de travail reprofilée pour le nouveau marché de l'emploi planétaire."
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5 commentaires:
En admettant qu'une grève générale se profile, elle ne sera d'aucune utilité si elle s'arrête aux revendications humiliantes de revalorisation salariale et autres réactions défensives à la "casse du service public". Ce sont ces mots d'ordre-là que les médias reprendront et amplifieront, ceux-là qu'imposeront sans mal les syndicats si nous ne savons pas faire entendre des voix plus radicales. Les idées n'ont certes pas le vent en poupe, mais si on ne les promeut de toutes nos forces contre les vulgate de tous ordres, c'est perdu d'avance. Aussi tenons-nous prêts, et n'abandonnons à personne le droit de parler pour nous...
La radicalité la plus radicale commence par soi-même, en soi-même. Commencer par petites touches, par bonds cognitifs furtifs à se détacher de ce qu'on nous a toujours présenté comme étant l'essentiel. Revisiter une à une toutes les fausses valeurs vides de sens qu'on nous inculque dès l'enfance. Car comment communiquer vraiment, si l'on n'est pas convaincu dans le tréfonds de sa propre conscience. Chercher avec les autres ? se rassurer auprès des autres ? faire comme les autres, en fin de compte. Et donc toujours plier plier l'échine et se taire ...
Ne voyez-vous pas qu'il faudrait un tsunami dans les mentalités pour que les choses bougent ?
Epiméthée:
Je crois aussi que nous sommes dans un temps où la tiédeur qu'elle soit discursive où idéologique est contre-productive et fait la part belle aux détracteurs en tous genres des plus belles vélléités de lutte, comme disait Céline: "on ne sait méfie jamais suffisament des mots et le danger arrive", toutefois la "casse du service publique", l'"augmentation des salaires" sont des revendications qui ont toujous parlé et parlent encore aux travailleurs aussi lapidaires soient-ils...
Sitting on a cloud:
Je ne sais pas si l'homme peut être dans la radicalité sans une opposition frontale à l'autre, isolé, l'homme est pris dans ses propres contradictions dont il s'arrange plus ou moins bien...
En revanche, je suis d'accord avec toi sur le "tsunami des mentalités", mais je pense que l'homme doit prendre conscience que sa liberté première est le doute, que nous ne pouvons nous construire qu'en construisant notre rapport avec la capacité à douter de l'autre, le doute est nécéssaire à l'individu s'il ne le transforme pas en hésitation voire pire...en attentisme!
C'est exactement ce que je voulais dire et que j'ai maladroitement exprimé. Le doute est le commencement de toute "sagesse", voire de toute créativité.
Bravo pour tes articles toujours très inspirants et bon dimanche !
Un grand merci!!!
je suis content que ça te plaise et continue de donner ton opinion, ce qui m'importe c'est l'échange, le "un et un font trois"!
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