Les vieilles peaux n'avaient pas de fourrure ce soir-là, flasques et imbibées du parfum le plus ignoble qui soit, elles exhibaient vulgairement les robes de soirées, elles-mêmes honteuses d'être ainsi mises en forme. Les masques terribles de l'indifférence et de l'opération raté avaient fait disparaître toute humanité dans ces visages anonymes. Les rires n'étaient plus guère que des ricanements à faire trembler le cristal des flûtes tant ils sonnaient faux et creux.
Quelques rombières se prenant pour des princesses faisaient du gringue à de vieux diplomates dont l'arrogance n'avait d'égal que le ridicule. Un colonel fantoche de l'armée guatemaltèque, les yeux injectés du sang des dernières guerres fit encore quelques pas mal assurés vers ce champagne millésimé qui pourrait tout aussi bien être une bière quelconque.
L'odeur insoutenable de la tartufferie mondaine crevait les narines à en perdre la mécanique instinctive de la respiration.
Tout se passe comme si de rien n'était, en l'honneur de la fête nationale de l'indépendance en amérique centrale (15 septembre), "l'indépendance"... un mot qui ferait bien rire si tout cela n'était pas si tragique!
La tension en Bolivie ne s'apaise pas, parler de la mauvaise volonté des préfets de Santa Cruz, de Tarija, de Chuquisaca et de Beni, c'est de la sous-vérité.
Morales souhaite démanteler toute conspiration putschiste des autonomistes d'extrême droite, mais pour cela, il doit démontrer, prouver, justifier plus que de raison, le caractère démocratique de ses réformes à la sacro-sainte globalisation médiatique. C'est en ce sens qu'il a fait appel à l'arbitrage de l'ONU, de l'OEA et de l'UNASUR (unión de Naciones suramericanas).
Mais les préfets ne veulent pas négocier, ils ne veulent qu'une seule chose: retarder au maximum le vote de la constitution qu'ils jugent "indigéniste", combien de temps les règles de la démocratie devront-elles encore être bafouées avant le réveil des consciences.
Non, la demie-lune n'en veut pas de la "grande réconciliation nationale", le gouvernement et le Conseil Nationale Démocratique (CONALDE) ne peuvent ni ne doivent négocier quoique ce soit.
Le Vice-Président Garcia Linera le dit très bien: "l’opinion publique, qui doit savoir que le gouvernement ne va pas négocier les morts, le gouvernement ne va pas négocier la responsabilité pénale et criminelle des massacreurs, des assassins".
Les préfets des régions qui constituent la demie-lune rejettent la nouvelle Constitution et veulent la restitution du pourcentage de l’Impôt Direct aux Hydrocarbures (IDH, comme ils rejettent toute intelligence socialiste comme la création de versements de retraites, la réforme agraire entre autres.
Le gouverneur de la région du Pando est responsable du massacre d'une vingtaine de paysans et a été arrêté pour cela, la tension qui en a résulté vient des soldats en civil, des mercenaires brésiliens ou péruviens payés pour faire le sale boulot. Le préfet paye pour cela, sans compter sa participation zélée à la victoire du dictateur Hugo Banzer en 1997.
Des négociations avec pour arbitrage un José Miguel Insulza (qui a cédé déjà plusieurs fois aux directives de Washington pour l'intégration de Cuba, l' affaire de la RCTV au Venezuela entre autres) à la tête de l'OEA?
Sachant que les Etats-Unis viennent d'ajouter la Bolivie à sa liste noire des pays qui ne combattent pas... le narco-trafic, qui pourra encore tomber dans ce piège cent fois tendus sans prouver ainsi sa stupidité?
Un table, une chaise et des assassins que l'on veut prendre
pour des conciliateurs?
Et pendant ce temps-là on fête l'indépendance à l'Ambassade!
Un rassemblement se soutien au peuple bolivien est prévu à Châtelet (Fontaine des innocents) le AUJOURD'HUI à 18H30
une lutte sans merci, sans prétention aucune, contre toute forme de mise au pas, pour l'accomplissement de l'individu dans toute sa puissance et son humilité
lundi 22 septembre 2008
vendredi 12 septembre 2008
Mon hommage à moi
Et pour ceux qui, comme moi, vont à la fête de l'huma, Conférence samedi sur l'interventionnisme des USA en Amérique Latine au stand de l'Alba à 18h00 (Eva Golinger, Maxime Vivas, une parente d'un des cinq de Miami...
La mémoire ne se rend jamais
A l'heure où un coup d'Etat instigué et fomenté par Washington, aussi bien en Bolivie qu'au Venezuela, menace( Chavez a lancé un appel à la vigileance citoyenne le 11/09 et à la sécurité du palais de Miraflores soyons vigileants et n'oublions pas ce magnifique discours un autre 11 septembre...
Mes amis,
C’est certainement la dernière fois que j’aurai à m’adresser à vous. La force aérienne a bombardé les tours de Radio Portales et de Radio Corporación. Mes paroles ne sont pas marquées d’amertume mais de déception, et seront le châtiment moral de ceux qui ont trahi leur serment : les soldats du Chili, les commandants en chef titulaires et l’amiral Merino, qui s’est promu lui-même, sans oublier Monsieur Mendoza, général perfide qui, hier encore, manifestait sa fidélité et sa loyauté au gouvernement, et aujourd’hui vient de s’autoproclamer directeur général des carabiniers.
Devant ces faits, il n’y a qu’une seule chose que je puisse dire aux travailleurs : je ne démissionnerai pas !
Placé à un tournant historique, je paierai de ma vie la loyauté du peuple. Et je suis certain que la semence déposée dans la conscience digne de milliers et de milliers de Chiliens ne pourra être arrachée pour toujours.
Ils ont la force, ils pourront asservir, mais les processus sociaux ne s’arrêtent avec le crime ni avec la force.
L’histoire nous appartient et ce sont les peuples qui la font.
Travailleurs de ma patrie,
Je tiens à vous remercier de votre loyauté de toujours, de la confiance que vous avez deposée en un homme qui ne fut que l’interprète des grands désirs de justice, qui donna sa parole de respecter la Constitution et la loi, et qui l’a tenue.
Dans cet instant ultime, le dernier où je puisse m’adresser à vous, je vous demande que vous mettiez à profit cette leçon : le capital étranger et l’impérialisme, unis à la réaction, ont créé le climat pour que les forces armées rompent leur tradition, celle que leur enseigna le général Schneider et que réaffirma le commandant Araya, qui tombèrent victimes de la même couche sociale qui, aujourd’hui, attend bien au chaud qu’une main étrangère lui rende le pouvoir pour continuer à défendre ses profits et ses privilèges.
Je m’adresse tout d’abord à la modeste femme de notre terre, à la paysanne qui a cru en nous, à l’ouvrière qui a travaillé plus, à la mère qui a compris de notre préoccupation pour les enfants.
Je m’adresse aux travailleurs des professions libérales qui ont eu une conduite patriotique, à ceux qui ont agi contre la sédition encouragée par les organisations corporatives, ordres de classe qui ne cherchent qu’à défendre les avantages que la société capitaliste n’accorde qu’à une poignée.
Je m’adresse à la jeunesse, à ceux qui chantèrent et communiquèrent leur joie et leur esprit de lutte.
Je m’adresse à l’homme du Chili, à l’ouvrier, au paysan, à l’intellectuel, à tous ceux qui seront persécutés... car dans notre pays le fascisme s’est déjà fait connaître depuis longtemps dans les attentats terroristes, faisant sauter les ponts, coupant les voies ferrées, détruisant les oléoducs et les gazoducs, bénéficiant du silence de ceux qui avaient l’obligation d’assurer la défense... L’histoire les jugera !
Radio Magallanes sera sûrement réduite au silence, et le son tranquille de ma voix n’arrivera plus jusqu’à vous.
Peu importe, vous continuerez à l’entendre, je resterai toujours à vos côtés ; mon souvenir sera au moins celui d’un homme digne qui fut fidèle à la loyauté des travailleurs.
Le peuple doit se défendre, mais pas se sacrifier. Le peuple ne doit pas se laisser cribler ni écraser, mais il ne doit pas non plus se laisser humilier.
Travailleurs de ma patrie,
J’ai crois au Chili et en son destin. D’autres hommes sauront dépasser ce moment gris et amer où la trahison prétend s’imposer. Allez de l’avant et sachez que dans un avenir plus proche que lointain s’ouvriront à nouveau les larges avenues par où s’avancera l’homme libre pour construire une société meilleure.
Vive le Chili ! Vive le peuple ! Vivent les travailleurs !
Celles-ci sont mes dernières paroles.
J’ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas inutile ; j’ai la certitude qu’il sera tout au moins une leçon morale pour châtier la félonie, la couardise et la trahison.
Salvador Allende
Mes amis,
C’est certainement la dernière fois que j’aurai à m’adresser à vous. La force aérienne a bombardé les tours de Radio Portales et de Radio Corporación. Mes paroles ne sont pas marquées d’amertume mais de déception, et seront le châtiment moral de ceux qui ont trahi leur serment : les soldats du Chili, les commandants en chef titulaires et l’amiral Merino, qui s’est promu lui-même, sans oublier Monsieur Mendoza, général perfide qui, hier encore, manifestait sa fidélité et sa loyauté au gouvernement, et aujourd’hui vient de s’autoproclamer directeur général des carabiniers.
Devant ces faits, il n’y a qu’une seule chose que je puisse dire aux travailleurs : je ne démissionnerai pas !
Placé à un tournant historique, je paierai de ma vie la loyauté du peuple. Et je suis certain que la semence déposée dans la conscience digne de milliers et de milliers de Chiliens ne pourra être arrachée pour toujours.
Ils ont la force, ils pourront asservir, mais les processus sociaux ne s’arrêtent avec le crime ni avec la force.
L’histoire nous appartient et ce sont les peuples qui la font.
Travailleurs de ma patrie,
Je tiens à vous remercier de votre loyauté de toujours, de la confiance que vous avez deposée en un homme qui ne fut que l’interprète des grands désirs de justice, qui donna sa parole de respecter la Constitution et la loi, et qui l’a tenue.
Dans cet instant ultime, le dernier où je puisse m’adresser à vous, je vous demande que vous mettiez à profit cette leçon : le capital étranger et l’impérialisme, unis à la réaction, ont créé le climat pour que les forces armées rompent leur tradition, celle que leur enseigna le général Schneider et que réaffirma le commandant Araya, qui tombèrent victimes de la même couche sociale qui, aujourd’hui, attend bien au chaud qu’une main étrangère lui rende le pouvoir pour continuer à défendre ses profits et ses privilèges.
Je m’adresse tout d’abord à la modeste femme de notre terre, à la paysanne qui a cru en nous, à l’ouvrière qui a travaillé plus, à la mère qui a compris de notre préoccupation pour les enfants.
Je m’adresse aux travailleurs des professions libérales qui ont eu une conduite patriotique, à ceux qui ont agi contre la sédition encouragée par les organisations corporatives, ordres de classe qui ne cherchent qu’à défendre les avantages que la société capitaliste n’accorde qu’à une poignée.
Je m’adresse à la jeunesse, à ceux qui chantèrent et communiquèrent leur joie et leur esprit de lutte.
Je m’adresse à l’homme du Chili, à l’ouvrier, au paysan, à l’intellectuel, à tous ceux qui seront persécutés... car dans notre pays le fascisme s’est déjà fait connaître depuis longtemps dans les attentats terroristes, faisant sauter les ponts, coupant les voies ferrées, détruisant les oléoducs et les gazoducs, bénéficiant du silence de ceux qui avaient l’obligation d’assurer la défense... L’histoire les jugera !
Radio Magallanes sera sûrement réduite au silence, et le son tranquille de ma voix n’arrivera plus jusqu’à vous.
Peu importe, vous continuerez à l’entendre, je resterai toujours à vos côtés ; mon souvenir sera au moins celui d’un homme digne qui fut fidèle à la loyauté des travailleurs.
Le peuple doit se défendre, mais pas se sacrifier. Le peuple ne doit pas se laisser cribler ni écraser, mais il ne doit pas non plus se laisser humilier.
Travailleurs de ma patrie,
J’ai crois au Chili et en son destin. D’autres hommes sauront dépasser ce moment gris et amer où la trahison prétend s’imposer. Allez de l’avant et sachez que dans un avenir plus proche que lointain s’ouvriront à nouveau les larges avenues par où s’avancera l’homme libre pour construire une société meilleure.
Vive le Chili ! Vive le peuple ! Vivent les travailleurs !
Celles-ci sont mes dernières paroles.
J’ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas inutile ; j’ai la certitude qu’il sera tout au moins une leçon morale pour châtier la félonie, la couardise et la trahison.
Salvador Allende
Inscription à :
Articles (Atom)