vendredi 28 décembre 2007

Wanted

Hugo Chávez
La mauvaise foi à l'oeuvre:"Lorsque le soutien à M. Chavez s’estimait à 30% il y de cela 1 an, ce dernier a déclenché son initiative de "missions sociales", prélevant 1,7 milliards de $ sur les bénéfices nationaux provenant du pétrole pour subventionner la sécurité sociale, l’éducation ainsi qu’un programme de repas chauds pour les plus pauvres. Bien qu’étant fiscalement irresponsable et économiquement insoutenable, cette initiative a permis de récolter les voies nécessaires lors du référendum".


Source. Marco Vincenzino, Le Figaro du 25/08/04.M.Vincenzino est avocat d’affaires, directeur des questions latino-américaines à l’International Institute for Stratégic Studies et membre du Council on Foreign Relations. (Source:Réseau Voltaire, revue de presse internationale du 27/08/04).

Peu de gouvernants au monde font l’objet de campagnes de démolition aussi haineuses que M. Hugo Chávez, président du Venezuela. Ses ennemis n’ont hésité devant rien : coup d’Etat, grève pétrolière, exode de capitaux, tentatives d’attentat... On n’avait pas vu un tel acharnement en Amérique latine depuis les attaques de Washington contre M. Fidel Castro. Les calomnies les plus misérables sont colportées contre M. Chávez, conçues par les nouvelles officines de propagande – National Endowment for Democracy (NED), Freedom House, etc. – financées par l’administration du président des Etats-Unis George W. Bush. Dotée de moyens financiers illimités, cette machine à diffamer manipule des relais médiatiques (dont des journaux de référence) et des organisations de défense des droits humains, enrôlés à leur tour au service de ténébreux desseins. Il arrive aussi, ruine du socialisme, qu’une partie de la gauche sociale-démocrate ajoute sa voix à cette chorale de diffamateurs.
Pourquoi tant de haine ? Parce que, à l’heure où la social-démocratie connaît une crise d’identité en Europe, les circonstances historiques semblent avoir confié à M. Chávez la responsabilité de prendre la tête, à l’échelle internationale, de la réinvention de la gauche. Alors que, sur le Vieux continent, la construction européenne a eu pour effet de rendre pratiquement impossible toute alternative au néolibéralisme (lire, dans ce numéro, les articles de Jean Bricmont et Denis Duclos), au Brésil, en Argentine, en Bolivie et en Equateur, inspirées par l’exemple vénézuélien, les expériences se succèdent qui maintiennent vivant l’espoir de réaliser l’émancipation des plus humbles.
A cet égard, le bilan de M. Chávez est spectaculaire. On comprend que, dans des dizaines de pays pauvres, il soit devenu une référence obligée. Dans le respect scrupuleux de la démocratie et de toutes les libertés (1), n’a-t-il pas refondé la nation vénézuélienne sur une base neuve, légitimée par une nouvelle Constitution qui garantit l’implication populaire dans le changement social ? N’a-t-il pas rendu leur dignité de citoyens à quelque cinq millions de marginalisés (dont les indigènes) dépourvus de documents d’identité ? N’a-t-il pas repris en main la compagnie publique Petróleos de Venezuela SA (PDVSA) ? N’a-t-il pas déprivatisé et rendu au service public la principale entreprise de télécommunication du pays ainsi que la compagnie d’électricité de Caracas ? N’a-t-il pas nationalisé les champs pétrolifères de l’Orénoque ? Enfin, n’a-t-il pas consacré une part de la rente pétrolière à acquérir une autonomie effective face aux institutions financières internationales, et une autre au financement de programmes sociaux ?

Trois millions d’hectares de terre ont été distribués aux paysans। Des millions d’adultes et d’enfants ont été alphabétisés. Des milliers de dispensaires médicaux ont été installés dans les quartiers populaires. Des dizaines de milliers de personnes sans ressources, atteintes d’affections oculaires, ont été gratuitement opérées. Les produits alimentaires de base sont subventionnés et proposés aux plus démunis à des prix inférieurs de 42 % à ceux du marché. La durée de travail hebdomadaire est passée de 44 heures à 36 heures, tandis que le salaire minimum montait à 204 euros par mois (le plus élevé d’Amérique latine après le Costa Rica).

Résultats de toutes ces mesures : entre 1999 et 2005, la pauvreté a baissé de 42,8 % à 37,9 % , tandis que la population vivant de l’économie informelle chutait de 53 % à 40 %. Ces reculs de la pauvreté ont permis de soutenir fortement la croissance, qui, au cours des trois dernières années, a été en moyenne de 12 %, parmi les plus élevées du monde, stimulée aussi par une consommation qui a progressé de 18 % par an .
Devant de tels succès, sans parler de ceux obtenus en politique internationale, faut-il s’étonner que le président Chávez soit devenu, pour les maîtres du monde et leurs affidés, un homme à abattre ?
Ignacio Ramonet

lundi 17 décembre 2007

Dans la nuit

L'autre, celui qui passe au loin et dont on se sent si proche, lui, là-bas, oui, il s'est enfui comme ne plus jamais entendre parler d'ailleurs. Il a pris sous le bras toute sa solitude, comme une présence fantasmée, comme cet ami d'enfance qu'il s'était inventé. Il croyait n'avoir jamais bien su comment devenir celui qu'on aime, mais soudainement, il prit corps tout à coup dans un de ces rêves vagabonds qu'évoquent les poètes, le "duende" venait de l'investir pour ne le plus lâcher.
Un songe sans bagages, un voyage intérieur dont on ne revient jamais tout à fait avait eu raison de tout ce qui relève de l'intelligible en lui.
Un peu abasourdi, un peu perdu aussi, il revint peu ou prou à sa réalité, se sentant glisser de l'agréable volupté à la grossière brutalité d'une lame mal aiguisée, il avait revêtu son plus bel apparat, un cuir digne de la plus belle chevalerie, ce quelque chose à soi dont on ne se sépare pas, un cuir plus vieilli que sa peau. Un épais blouson gris-noir qui l'avait accompagné dans ses nuits sans sommeils, dans d'invraisemblables errances où, avec délectation, il se laissait aller.
Il traînait sa maigre ossature dans toutes las veines de Paris, déambulant, l'âme légère,le coeur lourd, si lourd...trébuchant sur chacun de ses sentiments, si d'aventure il s'arrêtait c'est à coup sûr qu'il tomberait.
Il pleuvait cette nuit-là, et le pavé glissant et les trottoirs déserts et le grand réverbère qui n'éclairait que lui, étaient autant d'ennemis violant son intimité, il recouvrit la vue en relevant sa casquette et la lueur moribonde de la vieille lanterne acheva de le ramener à cette nuit pavée.
L'homme était là, las de tout, l'air du rien, tout au plus fronçait-il les sourcils à chacune des lourdes gouttes bien mûries qui coulait sur son cou, de ces gouttes gigantesques qui vous écrasent un homme et le glacent tout entier. Un cou tout nu qu'aucune écharpe n'avait jamais couvert, la main baguée, le poing serré depuis trop longtemps avait fini par serrer tout son corps. Il ne sentait plus ces bagues lui cercler les doigts, elles étaient le souvenir de cette époque-là où il n'était pas seul, oui, ce loup des steppes avait été voyou avant même d'être un homme, il avait été un dur dans sa jeunesse qui n'avait rien eu de tendre et l'était peut-être encore dans l'or de ses dents.
Mais désormais, il était sûr de ne plus faire de sort aux trésors des autres, comme il était sûr de ne plus jamais voir ses potes depuis longtemps tombés, étalés sur l'asphalte d'un boulevard du quartier, dans la mare rouge d'un braquage manqué.
Il conservait de cet avant un souvenir troublant, en effet, la chevelure sauvage d'un apache sous la pluie a tout d'un feu humide que l'on ne ravive pas, un frisson tout à coup le parcourut tout entier lorsqu'il aperçut dans la nuit, cette vitrine de toiletteuse pour chien, elle avait remplacé la banque...le sanctuaire de ceux qui étaient ses copains. Il se souvint alors de cette lumière bleu-mort qu'il avait aperçu dans l'urgence du moment, avant de courir se cacher derrière un pan de mur. Il s'était réfugié, le souffle coupé par le fil ténu qui le retenait encore à cet en droit précis, il espérait encore ne pas demeurer seul sans ses copains, avec qui allait-il pleurer maintenant? A quoi rimait encore de ne pas se finir et retrouver peut-être toute sa bande au bistrot?
L'homme, dedans sa cuirasse, flanqué d'un vieux jean détrempé, revit encore la scène ultime, où Paulo et Momo et Jojo la fringale, ont vu leur plus beau coup être le coup fatale. Il se mit alors à courir jusqu'à n'en plus pouvoir comme il l'avait déjà fait cette nuit-là, jusqu'à perdre haleine et sa haine et sa rage, comme une flèche d'indien aurait balafré la pénombre en souvenir de lui, en souvenir d'eux, le voyou s'est enfui tout au fond de la nuit. Oui, il s'est bel et bien enfui comme un fou diront certains, comme un lâche diront d'autres.
La pluie continuait de battre le pavé et le jour à chaque seconde menaçait de se lever, notre homme renfonça la casquette et s'essuya le cou, la rage au ventre de n'avoir rien su faire que sauver sa peau cette fameuse nuit où il s'était enfui.
Sous le cuir que nous voyons passer aux premières lueurs de l'aube, arpentant les ruelles comme un condamné, il y a un homme qui s' allume une cigarette, pour prolonger la nuit de son intimité. Cet homme là que nous croyons vidé, une carcasse qui passe sur les grands boulevards à l'heure du breakfast de tous les p'tits costards, sur le trottoir d'en face passe la mémoire, l'histoire d'une liberté beaucoup trop cher payée, dans le coeur de cette homme ne se traîne pas un lâche, dans cette jungle-là il était un apache.

vendredi 14 décembre 2007

Le referendum au Venezuela: une défaite?

Dans quel camp est la déception après la victoire du non à la réforme constitutionnelle préconisée par Hugo Chavez? Avec près de 51% des voix et 4,5 millions de voix, l’opposition vénézuelienne profite à la fois de la démobilisation des Chavistes qui étaient sur le pont depuis neuf ans et d’une stratégie légaliste impulsée par Teodoro Pettkoff, ancien ministre du gouvernement de droite de Rafaël Caldera.
A l’extérieur du pays, un certain nombre de détracteurs du président Chavez doivent pourtant être embarrassés. Leur schéma de pensée les avait incités à présenter ce référendum comme "joué d’avance" et comme une étape dans la "dérive totalitaire" du "dictateur populiste". A-t-on déjà vu un dictateur perdre une élection à 300000 voix? A ce compte, beaucoup de pays aimeraient avoir un dictateur comme Hugo Chavez!
Pas de nouvelle étape dans la Révolution bolivarienne
Les raisons de la défaite de la gauche vénézuélienne sont multiples. D’abord, les Vénézuéliens sont très satisfaits de la Constitution de 1999. Il est rare de parcourir un pays dans lequel les plus humbles peuvent citer les articles de leur Constitution et les invoquer face aux autorités locales pour faire respecter le droit social, environnemental ou les libertés individuelles.
La Constitution "bolivarienne" de 1999 avait été abrogée par Pedro Carmona lors de son éphémère coup d’Etat d’avril 2002. L’opposition d’alors vouait aux gémonies ce texte constitutionnel, censé donner le pouvoir aux "singes", c'est-à-dire aux noirs et aux pauvres (qui sont souvent curieusement les mêmes), ceux-là même qui affublent le président vénézuelien de "Macaco" en référence, sans doute, à son origine indigène.
Le pays est d’ailleurs plutôt satisfait de son sort: 42% des Vénézuéliens pensent que la situation présente est meilleure qu’il y a deux ans, 23% pensent qu’elle est identique et 31% pensent que la situation s’est détériorée. Dans ce contexte, il était audacieux de la part d’Hugo Chavez de vouloir proposer d’aller plus loin, mais il s'agissait là de faire la nique à tous ses détracteurs venus des pays dits "démocratiques".
D’autant que la première préoccupation des citoyens vénézuéliens est, pour 51% d’entre eux, l’insécurité, endémique il est vrai. La réforme de la police (divisée depuis le gouvernement Carlos Andrés Pérez en plus de 110 polices locales) devrait, théoriquement, permettre d’y remédier mais, en attendant d’éventuels progrès, les citoyens ont appliqué un principe de précaution: pas de nouvelle étape dans la Révolution bolivarienne sans avoir réglé les problèmes concrets des citoyens…
Les modérés sortent de leur réserve
Près de 58% sont néanmoins satisfaits de l’état du pays, on pourrait donc se demander pourquoi le non l’a emporté… Un indice permet de saisir ce qui s’est passé ce dimanche 2 décembre au Venezuela: le taux de "modérés" dans la société a bondi de 6 points en un an quand celui des "chavistes" et des "anti-chavistes" a décru sensiblement.
La position du Général Baduel, longtemps proche de Chavez, défenseur de la Constitution de 1999 mais hostile à l’actuelle révision, a encouragé ces "modérés" à rester chez eux. Dans le même temps, les chavistes, mobilisés en permanence et un peu las, se sont moins rendus aux urnes pour une élection qui leur semblait acquise… L’opposition s’est, quant à elle, puissamment mobilisée, de la même façon que la droite l'a fait lors des élections présidentielles en France en 2007.
On peut voir le processus social au Vénézuela comme un lent processus de pacification des relations internes après des siècles d’économie coloniale et de domination d’une caste blanche. Voilà au moins une "révolution" qui ne fait pas couler le sang… De quoi faire peur à plus d’un!
Savonarole déconfit
Qui est perdant en effet? Hugo Chavez a perdu le référendum, c’est indéniable et, au fond, ce n’est pas grave pour lui ni pour son pays. Mais ses détracteurs du Nord sont eux-mêmes embarrassés. Une gauche radicale de gouvernement au pouvoir, ce n’est pas forcément la dictature! Cette démonstration électorale gêne ceux qui professent une inébranlable foi dans une vision néoconservatrice du monde.
Les "néocons" ont en effet des airs de Savonarole déconfit. Pour eux, il ne peut y avoir de soutien critique à Chavez puisque, par amalgames, ils n’hésitent pas à le comparer à Ahmadinejad (au motif que des accords industriels ont été signés entre l’Iran et le Vénézuela), expliquant ainsi que Chavez est antisémite (donc nazi). Ce faisant, quelqu’un qui manifeste son soutien à la Gauche vénézuelienne ou qui critique l’hyper-puissance américaine devient un nazi qui s’assume plus ou moins…
Cette vision manichéenne du monde, professée par d’anciens gauchistes passés à droite (André Glucksmann en France notamment) dont la violence verbale laisse pantois, doit faire place à l’analyse et à la critique. Analyse de l’évolution de l’Amérique latine, cet "extrême-Occident" qui vit joyeusement et crânement sa nouvelle insoumission au Nord. Critique du rapport malsain et de l’inconscient colonial que nous entretenons toujours ici, en Europe, avec le Sud… Le temps des colonies est fini. Au Sud, tout le monde le sait. Au Nord, on feint encore de l’ignorer comme on feint d'ignorer la continuation et la recrudescence de la lutte des classes en France et dans le monde.
à lire et faire lire Alain Rouquié: L'Etat militaire en Amérique Latine ( édition du seuil)
Pour comprendre les conséquences de la politique d'ingérence des Etats-Unis en Amérique Latine et le principe de "Destinée Manifeste".
Eva Golinger: code Chavez,
une enquête sérieuse sur les activités de la CIA et leur différents intérêts dans le Monde...

Pauvre déesse aux cent bouches muselées!!!

Les médias pris à la gorge par la nouvelle olligarchie au pouvoir, celle que l'on connaît bien, pissent littéralement sur l'actualité universitaire. Nottament, ils tentent comme à leur habitude d'étouffer les mouvements étudiants.
Paris III est une espèce de "fac off" dont le président a fermé les grilles le mercredi 13 novembre coupant ainsi court à toute discussion, notons que ceci a été décidé à la manière d'un sarko, sans aucune concertation des principaux intéressés (le personnel enseignant, les hiatos, les étudiants...), coupant ainsi court à toute discussion possible...

Quelques éclaircissement sur le contenu de la LRU

Sélection et frais d'inscription :
Si les frais d'inscription ne devraient effectivement pas augmenter dans l'immédiat, les universités vont être inévitablement tentées d'augmenter massivement les frais de scolarité (liés à l'inscription à un diplôme et non à l'université) pour rejoindre les niveaux actuels des écoles (de 1000 à 6000 euros) en particulier pour les formations professionnelles (master pro et licence pro).

-financement:
le risque majeur du recours au financement privé comme palliatif au non-rattrapage budgétaire public observé depuis 20 ans est que les entreprises investiront prioritairement dans des formations préparant à des métiers qui les concernent directement au détriment des formations généralistes (licences) qui, elles, continueront de se paupériser gravement. Les universités de lettres et sciences humaines craignent légitimement d'être les parents pauvres d'un système sans instance de régulation et de redistribution permettant de conserver la diversité des disciplines actuellement enseignées.

Démocratie universitaire:
Passer d'un CA de 60 membres à 30 membres semble intéressant sur le papier (mobilisation plus active des élus et resserrement des débats). Pourtant, en réduisant à 5 le nombre d'étudiants élus et à 3 le nombre de membres du personnel administratif, le risque est majeur de réduire leur représentativité. De nombreuses sensibilité ne seront pas représentées. La diversité des opinions exprimées est une garantie de la confiance dans les instances démocratiques.

Statut des personnels:
L'une des réformes à venir est la transformation du corps des maîtres de conférences qui sont actuellement enseignants-chercheurs et peuvent enseigner de la licence au master. Les universités devraient rapidement se scinder en deux avec d'un côté des "instituts universitaires" centrés sur les formations de licence et de l'autre l'enseignement lié à la recherche (master, doctorat). Les Maîtres de conférences cesseront d'être des chercheurs pour se contenter de leur fonction d'enseignant. Leur service statutaire passera des 192h actuelles à 288h (le chiffre est déjà arrêté dans le projet gouvernemental et connus par les syndicats). Cette solution a l'avantage pour le gouvernement de réduire les coûts et d'absorber le déficit de postes non créés depuis des années.

Méthodes de recrutement des enseignants chercheurs:
En quoi la nouvelle loi vous gêne-t-elle?La loi LRU ne simplifie pas la procédure de recrutement qui fonctionnera selon le même principe de l'"oral". C'est la composition du "jury" qui change. Plus de spécialistes élus, mais un comité de sélection composé de membres désignés par le président avec seulement une "majorité" de spécialistes de la discipline. Qui plus est, le président a droit de véto sur le choix du comité, au cas où la personne recrutée ne lui convienne pas. Le risque est grand du clientélisme et de l'arbitraire.

Gestion immobilière:
A partir du moment où les universités deviennent propriétaires de leur bâti, elles en auront aussi la charge "autonome" quant à leur rénovation. Beaucoup de facs n'auront pas les moyens d'entretenir des bâtiments souvent vétustes. La Loi LRU, dans ses articles enchaîne d'ailleurs le transfert de propriété aux université et la possibilité qui leur est désormais offerte de vendre leurs biens. Là encore, c'est une solution économique à l'asphyxie financière dont souffrent les universités. Certaines universités (les plus riches ou celles qui ont déjà bénéficié de dons en biens immobiliers de la part d'anciens riches étudiants sans descendance) voient dans cette nouvelle possibilité une solution pour récupérer de l'argent frais. Mais celles qui n'ont rien à vendre (comme celle dans laquelle j'enseigne : Bordeaux 3) n'y voient qu'un leurre.

Missions de l'université:
la 3e mission ajoutée est ainsi formulée : "orientation et insertion professionnelle". Là encore, sur le papier, pourquoi pas ? Tous les enseignants se préoccupent de "l'employabilité" de leurs étudiants non de leur "rentabilité". La question qui n'est jamais posée est la suivante : quel lien de subordination entre les deux premières missions (formation et recherche) et cette troisième nouvelle venue ? Jusqu'à quel point l'insertion professionnelle ne va-t-elle pas conditionner l'évolution de l'offre de formation au risque de voir disparaître des filières que nous regretterons peut-être dans vingt ans d'avoir enterrées trop vite sans être capables (faute de spécialistes formés) de les enseigner à nouveau (langues rares ou anciennes, histoire antique, médiévale, arts...). L'adaptation stricte au marché de l'emploi est un piège à moyen terme. La seule vraie garantie de former des étudiants capables de s'insérer professionnellement est de leur offrir une formation de haut niveau. Pour cela, pas de miracle : des heures de cours. Or, en quinze ans, un quart au moins des heures de cours a été supprimé de réforme en réforme, pour alléger les coûts. Il est important de rappeler que l'augmentation des heures de cours fait partie de la plate-forme de revendications de la coordination nationale.
Voilà quelques-uns des éléments que je pouvais livrer à votre réflexion. D'autres encore ne manqueraient pas de vous convaincre que si l'enseignement supérieur a besoin d'une réforme profonde et d'un plan de financement à la hauteur, il ne peut s'agir de ce que met en place et que prépare le gouvernement.
(synthèse basée sur différents tracts que certains étudiants "anti-bloqueurs" ne daignent même pas lire et il ne faut pas compter sur la déesse aux cent bouches qui s'exprime, désormais, d'une seule voix, comme un seul homme...devinez qui?!!)

Tout petit Sarko

Bravo Sarko! notre cher président est au plus fort de ses capacités et nous en met plein la vue, c'est épatant comme il semble satisfait de la dynamique qu'il a mis en place. Il y a tout de même, Monsieur le Président, comme "un parfum des pages que l'on croyait tournées, ta faculté à ne retenir de l'histoire que ce qui sert ta cause est époustouflante, nottament la récupération de la phrase de Maurice Thorez:"il faut savoir arrêter une grève" devient pour notre si honorable Président:"dans une démocratie civilisé on arrête une grève avant de mettre la pays à genoux"...Un comble! Qui, non pas depuis quelques mois mais depuis 5 ans, a mis la France en feu? Qui depuis 5 ans n'a cessé d'employer la bonne vieille méthode du "diviser pour mieux régner" (à la manière de tous les conquistadors, de tous les colonisateurs, de tous les autocrates)? Qui ne cesse de miser sur l'ignorance du plus grand nombre(54%) pour arriver à ses fins? Qui fait montre de la plus grande arrogance face aux travailleurs que l'on peut voir dans les premiers RER de la journée? Le monde leur appartient-il? Qui représent une minorité aux yeux de Sarkozy? les immigrés et leurs enfants? les jeunes révoltés? les travailleurs las de se faire exploiter?
NON, c'en est trop, il y a monsieur le président une limite à ne jamais franchir en tant que gouvernant, c'est de sous-estimer la force de la colère...elle gronde bien plus fort que vous, vous avez l'air d'un "enfant au pouvoir" au sens où l'entendait Sartre, un môme qui n'a plus aucune conscience des réalités... mais un enfant qui rejoue la carte truquée de la dichotomie Civilisation/Barbarie est un enfant roi, un enfant armé, un enfant dangereux...Oui la France se met aujourd'hui à genoux ( en perdant des journées de salaire) non pas pour prier( votre opium n'a plus aucun effet), mais pour se mettre à votre taille, vous regarder droit dans les yeux et essayer de vous faire comprendre que le jeu est bel et bien fini...vous semblez ne pas comprendre et une minorité avec vous mais la majorité voit le mur s'approcher et l'on peut vous assurer que vous y foncerez tout droit...tout seul!!
"Je me révolte donc nous sommes" A.Camus

quelle polémique autour de Chavez!!!

il me semble de la plus haute importance (contrairement au discours ambiant)de se baser sur l'historicisme pour expliquer l'oprobre que le Président Vénézuélien doit essuyer... En effet toute l'histoire de l'Amérique Latine est jonchée de tentatives de résistance aux systèmes oligarchiques (héritage de l'époque coloniale): A commencer par les derniers Etats à s'être libéré du joug colonial à la fin du XIXème siècle (Cuba et Haiti).
Rappelons que la figure emblématique de ces guerres d'Indépendance est José Marti,un révolutionnaire poète, essayiste de talent, bref un théoricien de l'insoumission dans toutes ses acceptions dont se réclame Hugo Chavez, déjà J.Marti en 1890 dénonçait la menace que représentaient les Etats Unis pour la Souveraineté Nationale et l'indépendance économique des pays Latino-Américains. La méthode employée pour lutter contre les régimes en place fut de prendre les armes( ce qu'a fait chavez en 1992)tout simplement car les "Etats militaires" furent et sont largement appuyés par les gouvernements Etats-uniens et que toute élection étaient "truquée"..Cependant c'est bien par les urnes que Chavez a été elu par 80% des vénézuéliens...
Quant à la réforme constitutionnelle qui fait tant polémique.. elle consiste seulement à mettre en place le même type de constitution que nous avons en France..la possibilité d'un renouvellement du mandat présidentiel. Une fois de plus l'information en France perd de son impartialité et c'est le même MATRAQUAGE médiatique qui diabolise Chavez, celui-ci, pourtant, par des mesures sociales très concrètes rend peu à peu à son peuple sa dignité et des conditions de vie acceptables, les médias "surhumanisent" Sarkozy qui par des réformes ultras-libérales plonge les Français dans une situation de plus en plus critique...En outre, comparer Chavez à Fidel Castro sans remettre la révolution cubaine dans le contexte particulier de la guerre froide relève soit d'une ignorance excusable, soit d'une volonté d'intoxication intolérable...

Voir cette vidéo, parce que "oublier l'histoire c'est se condamner à la revivre"
http://www.dailymotion.com/video/xxdfp_coup-detat-contre-hugo-chavez_news