Les médias pris à la gorge par la nouvelle olligarchie au pouvoir, celle que l'on connaît bien, pissent littéralement sur l'actualité universitaire. Nottament, ils tentent comme à leur habitude d'étouffer les mouvements étudiants.
Paris III est une espèce de "fac off" dont le président a fermé les grilles le mercredi 13 novembre coupant ainsi court à toute discussion, notons que ceci a été décidé à la manière d'un sarko, sans aucune concertation des principaux intéressés (le personnel enseignant, les hiatos, les étudiants...), coupant ainsi court à toute discussion possible...
Quelques éclaircissement sur le contenu de la LRU
Sélection et frais d'inscription :
Paris III est une espèce de "fac off" dont le président a fermé les grilles le mercredi 13 novembre coupant ainsi court à toute discussion, notons que ceci a été décidé à la manière d'un sarko, sans aucune concertation des principaux intéressés (le personnel enseignant, les hiatos, les étudiants...), coupant ainsi court à toute discussion possible...
Quelques éclaircissement sur le contenu de la LRU
Sélection et frais d'inscription :
Si les frais d'inscription ne devraient effectivement pas augmenter dans l'immédiat, les universités vont être inévitablement tentées d'augmenter massivement les frais de scolarité (liés à l'inscription à un diplôme et non à l'université) pour rejoindre les niveaux actuels des écoles (de 1000 à 6000 euros) en particulier pour les formations professionnelles (master pro et licence pro).
-financement:
le risque majeur du recours au financement privé comme palliatif au non-rattrapage budgétaire public observé depuis 20 ans est que les entreprises investiront prioritairement dans des formations préparant à des métiers qui les concernent directement au détriment des formations généralistes (licences) qui, elles, continueront de se paupériser gravement. Les universités de lettres et sciences humaines craignent légitimement d'être les parents pauvres d'un système sans instance de régulation et de redistribution permettant de conserver la diversité des disciplines actuellement enseignées.
Démocratie universitaire:
Passer d'un CA de 60 membres à 30 membres semble intéressant sur le papier (mobilisation plus active des élus et resserrement des débats). Pourtant, en réduisant à 5 le nombre d'étudiants élus et à 3 le nombre de membres du personnel administratif, le risque est majeur de réduire leur représentativité. De nombreuses sensibilité ne seront pas représentées. La diversité des opinions exprimées est une garantie de la confiance dans les instances démocratiques.
Statut des personnels:
L'une des réformes à venir est la transformation du corps des maîtres de conférences qui sont actuellement enseignants-chercheurs et peuvent enseigner de la licence au master. Les universités devraient rapidement se scinder en deux avec d'un côté des "instituts universitaires" centrés sur les formations de licence et de l'autre l'enseignement lié à la recherche (master, doctorat). Les Maîtres de conférences cesseront d'être des chercheurs pour se contenter de leur fonction d'enseignant. Leur service statutaire passera des 192h actuelles à 288h (le chiffre est déjà arrêté dans le projet gouvernemental et connus par les syndicats). Cette solution a l'avantage pour le gouvernement de réduire les coûts et d'absorber le déficit de postes non créés depuis des années.
Méthodes de recrutement des enseignants chercheurs:
En quoi la nouvelle loi vous gêne-t-elle?La loi LRU ne simplifie pas la procédure de recrutement qui fonctionnera selon le même principe de l'"oral". C'est la composition du "jury" qui change. Plus de spécialistes élus, mais un comité de sélection composé de membres désignés par le président avec seulement une "majorité" de spécialistes de la discipline. Qui plus est, le président a droit de véto sur le choix du comité, au cas où la personne recrutée ne lui convienne pas. Le risque est grand du clientélisme et de l'arbitraire.
Gestion immobilière:
A partir du moment où les universités deviennent propriétaires de leur bâti, elles en auront aussi la charge "autonome" quant à leur rénovation. Beaucoup de facs n'auront pas les moyens d'entretenir des bâtiments souvent vétustes. La Loi LRU, dans ses articles enchaîne d'ailleurs le transfert de propriété aux université et la possibilité qui leur est désormais offerte de vendre leurs biens. Là encore, c'est une solution économique à l'asphyxie financière dont souffrent les universités. Certaines universités (les plus riches ou celles qui ont déjà bénéficié de dons en biens immobiliers de la part d'anciens riches étudiants sans descendance) voient dans cette nouvelle possibilité une solution pour récupérer de l'argent frais. Mais celles qui n'ont rien à vendre (comme celle dans laquelle j'enseigne : Bordeaux 3) n'y voient qu'un leurre.
Missions de l'université:
la 3e mission ajoutée est ainsi formulée : "orientation et insertion professionnelle". Là encore, sur le papier, pourquoi pas ? Tous les enseignants se préoccupent de "l'employabilité" de leurs étudiants non de leur "rentabilité". La question qui n'est jamais posée est la suivante : quel lien de subordination entre les deux premières missions (formation et recherche) et cette troisième nouvelle venue ? Jusqu'à quel point l'insertion professionnelle ne va-t-elle pas conditionner l'évolution de l'offre de formation au risque de voir disparaître des filières que nous regretterons peut-être dans vingt ans d'avoir enterrées trop vite sans être capables (faute de spécialistes formés) de les enseigner à nouveau (langues rares ou anciennes, histoire antique, médiévale, arts...). L'adaptation stricte au marché de l'emploi est un piège à moyen terme. La seule vraie garantie de former des étudiants capables de s'insérer professionnellement est de leur offrir une formation de haut niveau. Pour cela, pas de miracle : des heures de cours. Or, en quinze ans, un quart au moins des heures de cours a été supprimé de réforme en réforme, pour alléger les coûts. Il est important de rappeler que l'augmentation des heures de cours fait partie de la plate-forme de revendications de la coordination nationale.
Voilà quelques-uns des éléments que je pouvais livrer à votre réflexion. D'autres encore ne manqueraient pas de vous convaincre que si l'enseignement supérieur a besoin d'une réforme profonde et d'un plan de financement à la hauteur, il ne peut s'agir de ce que met en place et que prépare le gouvernement.
Voilà quelques-uns des éléments que je pouvais livrer à votre réflexion. D'autres encore ne manqueraient pas de vous convaincre que si l'enseignement supérieur a besoin d'une réforme profonde et d'un plan de financement à la hauteur, il ne peut s'agir de ce que met en place et que prépare le gouvernement.
(synthèse basée sur différents tracts que certains étudiants "anti-bloqueurs" ne daignent même pas lire et il ne faut pas compter sur la déesse aux cent bouches qui s'exprime, désormais, d'une seule voix, comme un seul homme...devinez qui?!!)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire