mercredi 16 juillet 2008

Colombie: Après le tsunami médiatique...la lame de fond?

A ceux qui se sont naïvement gargarisés de la victoire de l'armée colombienne et comme par écho du gouvernement Uribe, criant à la victoire de la démocratie, glorifiant à l'instar de Mme Bétancourt Dieu, l'armée et Sarkozy... En réaction presque épidermique à ce déferlement médiatique ad nauseam de bons sentiments, à cette manipulation unanimiste et personnalisée de "l'info", il serait peut-être bienvenue de parler de la nature et des méthodes employées pour asphyxier toute les velléités de résistances dans ce régime autoritaire militarisé et les conséquences d'un gouvernement qui a demissionné depuis longtemps déjà...

En ce qui concerne le droit des travailleurs:

Certaines entreprises nationales et multinationales semblent s’être dotées d’un plan systématique pour détruire les organisations syndicales. C’est notamment le cas de la multinationale espagnole Union Fenosa et de sa filiale colombienne Electricaribe, que le syndicat des travailleurs de l’électricité de la Colombie (SINTRAELECOL) accuse de recourir à une stratégie basée sur le harcèlement, la persécution et des actions répressives et illégales contre les travailleuses et les travailleurs pour annihiler l’organisation syndicale.

Elles auraient notamment recours à des procédures fallacieuses pour licencier des employés conformément aux quotas de réduction mensuels des effectifs imposés par la direction générale en Espagne, réduisant, par là-même, le pourcentage de personnel couvert par la convention collective et affilié à SINTRAELECOL.
Deux travailleurs qui avaient eu l'"impertinence" de se syndiquer se sont fait descendre le 25 juin dernier, ce qui élève le nombre de syndicalistes tués depuis le début de l'année à 28 hommes, voilà la politique répressive d'un régime dit "démocratique" que certains ne cessent, depuis quelques temps, de porter aux nues.
Cependant, on ne saurait comprendre la situation critique de l'Amérique Latine et l'importance de toutes les revendications sociales, économiques et identitaires sans évoquer le rôle déterminant de Washington et de sa volonté expansionniste.

C'est l'ensemble des droits fondamentaux des travailleurs qui se voient foulés aux pieds par les investisseurs étrangers et par le droit d'ingérence que se sont octroyé les Etats-Unis depuis près de deux siècles. Washington a plus que jamais dans l'idée que l'Amérique latine tombera inéluctablement dans leur piège impérialiste. L'ensemble des dispositions quasi messianiques telles que la garantie de la sécurité, la stabilité politique et économique n'a fait qu'accentuer les situations de crise à l'aune de mesures qui, dès le XIXème siècle, visaient à installer l'hégémonie des Etats-Unis: La Doctrine Monroe (1823) et le morbide manifest destiny(1840'-1850').

Qu'en est-il du sort des peuples indigènes en Amérique latine?

Les Koguis en Colombie, les Mapuches Du Chili, les indiens du Chiapas...?

Des situations différentes à bien des égards (dû à la singularité de ces pays latino-américains, à leurs spécificités historiques et politique) mais tragiquement similaires en ce qu'elles relèvent de la négation pure et simple de l'Humain et de ses droits universels.
Ces peuples sont littéralement pris à la gorge par ceux dont ils rejettent moins le mode de vie que l'ignorance et la barbarie dont ils font preuve. Ils sont traqués, arrachés à leurs terres, leur culture est méprisée par ceux qu'ils appellent de façon significative leurs "petits frères", contraints de se réfugier dans les montagnes, ils ne peuvent cultiver que des terres pauvres. Cinq années sont nécéssaires pour enrichir la terre mais sitôt que l'endroit où ils se sont installé devient "vivable" leurs cultures sont brûlées par les pesticides envoyés dans le cadre du plan Columbia, comme le disent les Koguis de la Sierra Nevada "nous sortir de notre environnement c'est nous mettre en prison".

Voilà en substance, la violation des droits Humains, du droit des travailleurs les plus fondamentaux dénoncée par les plus hautes instances du TPP (Tribunal Populaire des Peuples) qui se perpétuent loin, très loin des JT européens.


NB: Des leaders syndicaux du Canada représentant un million de travailleurs se rendront en Colombie fin juillet pour évaluer la situation des droits de la personne, affaire à suivre...

Sources:
L'Etat militaire en Amérique Latine, éditions du Seuil, (1982).
Le monde diplomatique, juillet 2008.
risal.collectifs.net/ - 51k -

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Il y a manifestement des bonnes et des mauvaises victimes. Les premières étalent leurs richesses et les secondes les produisent. L’état de santé des premières alarme la planète, l’assassinat des secondes passe inaperçu."

http://rupturetranquille.over-blog.com/article-21195932.html

Anonyme a dit…

Oui, frederic Maurin, mais il n'y a pas de bonnes ou mauvaises consciences, il y a ceux qui ont conscience des choses et ceux qui la jettent en pâture à la première intox venue...