une lutte sans merci, sans prétention aucune, contre toute forme de mise au pas, pour l'accomplissement de l'individu dans toute sa puissance et son humilité
vendredi 24 octobre 2008
Les escadrons du néo-libéralisme
Les chiens sont lâchés et prolifèrent, aboyant maintenant sur place publique, alléchés qu'ils sont par l'odeur du corps exsangue de l'Amérique latine, les veines ne se sont pas encore refermées. La croisade occidentale financée par de dangereux néo-cons et fondamentalistes chrétiens ont l'alibi des crimes parfaits: les luttes contre le terrorisme et le narcotrafic qui forment un immense rideau de fumée derrière lequel se cache mal l'absurde et dévastatrice théorie du choc des civilisations développée par Samuel Huntington
Depuis le 11 septembre 2001, on assiste à un processus de rentabilisation d'une barbarie perpétrée par des écervelés armés jusqu'aux dents, des Sociétes Miltaires Privées (SMP) disposent de moyens humains et techniques considérables, des dizaines de milliers d'assassins-vacataires sont à leur disposition et, en Irak, leur Nombre a dépassé celui du contingent britannique (près de 28000).
En effet, Il leur a été donné carte blanche pour installer le chaos humain, la terreur politique, économique et sociale. Ces soldats, ces mercenaires du néo-libéralisme sont employés par un secteur militaro-industriel qui ne recule devant rien "to make money" et le chiffre d'affaire des Sociétés Militaires Privés (SMP) était en 2006 de l'ordre d'une centaine de milliard de dollars.
Ces SMP (il en existerait près de 600) participent du pillage organisé des Etats-cibles et de l'assassinat des peuples qui y vivent, au delà d'une prétendue aide au génie-civil et à la reconstruction, ils fournissent du matériel de guerre et vendent des formations aux techniques de guérillas urbaines. Mais pire encore, ils forment aux techniques d'interrogatoire directement issues de la théorie du Dr Cameron, cette thérapie par le choc qui se base sur la dépersonnalisation, la sur-sensibilisation et les électrochocs, en un mot, la torture, celle-là même qui est aujourd'hui pratiquée notamment à Guantanamo et à Abu Ghraib.
Nous savons que ces escadrons de tortionnaires privés, existaient déjà pendant la guerre froide: En 1969 au Brésil les "OBAN" (Opération Bandeirantes) étaient, comme le souligne Naomi Klein, financées par Ford et Général Motors, mais aussi en Argentine, Au Chili, en Bolivie, en Colombie... mais ils ne disposaient guère d'une artillerie impressionante, d'un département aérien comptant avions et hélicoptères et d’un embryon de marine de guerre.
Ces armées privées permettent non seulement de faire diminuer le chiffre officiel des morts au cours d'une opération militaire, mais aussi de ne pas impliquer la politique de Washington dans les massacres commis, elles agissent dans l'ombre, dans l'impunité la plus complète car leus agissements ne sont évidemment pas documentées.
Tandis qu'au lendemain du 11 septembre, Busch faisait les discours les plus rooseveltiens de sa carrière et tentait de montrer le retour de l'Etat dans les affaires de sécurité, de nombreuses multinationales d’exploitation pétrolières comme le Groupe Carlyle, Enron, Halliburton, Energy Services, Unocal... comprirent les profit qu'il y avait à tirer des situations de choc, les chiens de guerre furent lâchés dans divers bourbiers du monde, échappant à toute juridiction.
Le groupe "Chiquita Banana", en mars 2007, ne fut condamné qu'à une amende de 25 millions de Dollars pour avoir "versé de l'argent" à des para-militaires colombiens, cette multinationale qui détient le monopole de l'industrie bananière en Amérique centrale contrôle de nombreux ports, ce parasite tentaculaire hérité des heures les plus sombres de l'Amérique latine n'est autre que l'ex United Fruit Company qui a participé, entre autres, au renversement de J.Arbenz en 1954 au Guatemala et que le grand écrivain E. Galeano appellait "la pieuvre verte".
Blackwater est l'une de ces sociétés, elle fut fondée en 1997 par Erik Prince, un millionnaire chrétien conservateur mais qui a vu son chiffre d'affaire augmenter considérablement après le 11 septembre. Cette société a, depuis lors, tout fait pour ne pas être soumis aux lois martiales et à la Convention de Genève pour ses crimes en Irak, en Afghanistan, en Afrique sub-saharienne...
Cependant, le 06 avril 2004, une image très violente parvenant de Felloujah a fait le tour du monde, elle montrait quatre cadavres de "civils" américains
lynchés, cette médiatisation changea quelque peu la donne. Blackwater, sous les projecteurs des médias internationaux, profita des feux de la rampe et des négociations avec les néo-conservateurs de Washington pour prouver que la liberté et la démocratie avaient désormais besoin de solutions de sécurité innovantes et flexibles partout dans le monde. les SMP gagnèrent en légitimité dans le protagonisme de ces nouvelles guerres, elles sortirent de la clandestinité et de la discrétion qui prévalait par le passé chez les mercenaires traditionnels.
Malgré les accusations portées par les familles des quatre hommes tués à Felloujah et notamment par katy helvenston:
« Les sous-traitants privés comme Blackwater travaillent en dehors du champ de la chaîne de commandement militaire et peuvent littéralement faire ce que bon leur semble sans avoir aucune obligation de rendre des comptes au gouvernement ».
Trois mois plus tard, Blackwater signa un contrat de sécurité internationale avec le gouvernement de 300 millions de dollars...
Aussi, lorsque Obama déclare dans "The Nation" qu'il " rétablirait le contrôle sur ces entreprises ", tout en « mettant les sociétés sous l’emprise de la loi », on peut craindre une institutionnalisation du phénomène et de l'entreprenariat militaire, c'est exactement le même épouvantail que celui de la "moralisation" du néo-libéralisme, la même contradiction dans les termes, tant il est évident que là où doit régner en maître absolu la loi du marché, aucune régulation n'est possible.
Comme le souligne Jeff danziger:
"Disons que vous êtes un Américain de base, un type d'un intellect marginal pour qui le respect des autres revêt une importance inhabituelle. (...) Vous avez toujours aimé les armes à cause de cette façon qu'elles ont de faire peur aux gens.(...)Alors vous choisissez la sécurité privée. Pas de marche à pied. Des tas de flingues et presque pas de paperasse. Seul règle: on ne pose pas de questions."
De surcroît, la logique de ces SMP s'inscrivant en droite ligne de la stratégie néo-libérale, de nombreux militaires chiliens chevronnés par des années de service sous Pinochet, des péruviens, des brésiliens qui constituent de la chair à canons bon marché (payés 1000 dollars par mois au lieu de 1222 dollars la journée pour les "salariés" venant d'un des pays du Nord).
La vérité de leurs agissements a toujours été noyée dans la poussière et le sang des rues de Bagdad et de Bogotá, la barbarie a maintenant pignon sur rue et continue son oeuvre de mort.
Brian Bonfiglio (vice-président de l'entreprise) a affirmé en juin dernier que des contingents avaient été envoyés dans une base près de la frontière mexicaine.
Cette base situèe à 500 mètres de la première barrière métallique qui sépare la Californie de Tijuana constitue un nouveau vivier de paramilitaires présentés comme les stagiaires d'une "école de vocations".
Cette guerre qui assassine les syndicalistes et défenseurs de droits humains un peu partout où il existe une résistance à la volonté hégémonique de Washington, une guerre qui rappelle les massacres commis par les escadrons de la mort, à ceci de très inquiétant qu'elle dispose, maintenant, de moyens considérables car le Congrès a accordé une aide de 400 million de dollars au gouvernement Calderon dans la lutte contre le narcotrafic, justement lorsque Washington brigue la dénationalisation des champs pétrolifères au Mexique...
Il s'agit de contrecarrer la strangulation de la vérité opérée par le quatrième pouvoir qui se contente de parler de ces SMP que lorsqu'elles sont aculées au scandale (comme en septembre 2007 en Irak). Ne serait-ce que pour lutter contre tous les silences médiatiques et faire mentir Naomi Klein lorqu'elle dit que parler du déclin du néo-libéralisme est "un hasard analytique auto-consolatoire", car ce déclin se précipite à mesure que la vérité au grand jour éclate.
Voilà la présentation (traduite par mes soins) que fait Blackwater de son entreprise sur son site:
"Blackwater est Dans le monde entier célèbre pour sa capacité à porter durement les coups, nous proposons des expériences de formation efficaces pour l'armée, la sécurité et des professionnels d'application de la loi. Nous fournissons des cours de formation avancés pour une vaste gamme de missions, pour le terrain et pour des situations tactiques."
"Le personnel de formation très habile et hautement qualifié de Blackwater croit en la mise en pratique pédagogique pour augmenter votre sécurité et votre efficacité dans la rue ou sur le champ de bataille quotidien."
Sources
el porvenir
Pootbuthappy.com
Le Monde diplomatique n°632, 11/06
mercredi 22 octobre 2008
Une citoyenne en colère
Vous avez sans doute entendu que Darcos a officiellement lancé la "réforme" des lycées et tout le matraquage médiatique qui suit. A chaque fois, on a le droit à un petit couplet sur le système scolaire finlandais qui a inspiré notre cher ministre et qui obtient de si bons résultats au classement de l'OCDE.Petite piqûre de rappel : OCDE = organisation de coopération et de développement économiques. Je ne vois pas trop le rapport entre l'école et l'économie, à moins de considérer que son rôle est de constituer de bons petits soldats tout de suite prêts à être utilisés sur le marché du travail. Que ce soit la fonction du supérieur, à la rigueur pourquoi pas. Mais je pense pour ma part que le collège et le lycée sont des lieux où on acquiert des connaissances que l'on va garder toute sa vie et où on devient un citoyen doué d'esprit critique (d'accord, c'est un idéal !). De plus, concernant les tests pratiqués appelés Pisa : déjà, il est difficile, voire impossible, de les trouver.
Ils mettent l'accent sur les compétences (un terme cher au Médef) et non sur les connaissances. Il semblerait qu'ils aient tendance à privilégier les pays anglo-saxons par le choix des supports utilisés et les consignes données. Donc, gardons un oeil critique quand on fait l'éloge de tous ces pays qui réussissent si bien !
Voilà un petit récapitulatif sur la "réforme des lycées" :
- Diminution des heures de cours (moins 5 heures hebdomadaires).
- Mise en place de modules par semestre de tous les enseignements.
- Obtention du Bac par contrôle continu.
- Disparition des concours nationaux.
Décryptage : la "réforme" des lycée = Un bac à 36 000 vitesses (étant donné que ce ne sera plus un examen national). La mise en place du socle commun en collège va dans le même sens : c'est la fin des programmes nationaux.- La remise en cause des obligations de service statutaires des enseignants (par le détournement de 15% des moyens au profit d'un prétendu "accompagnement"). De plus, qui va les recruter ? Sur quels critères ? Pour faire quoi ? Transmettre des connaissances, un savoir (quel vilain mot !) ou jouer les gentils animateurs-psy-éducateurs-"orientateurs"-tuteurs-balayeurs ? Je ne plaisante pas : l'existence même des COP et des CPE est remise en cause. Qui va les remplacer ? - La réduction de nombre de postes (moins de cours = moins de profs). On est tous d'accord pour constater que l'Education nationale ne va pas bien, qu'elle laisse beaucoup d'élèves sur le carreau et qu'il faut des changements. Mais cette réforme ne va pas dans le bon sens. Son seul but : faire des économies. Parlons donc plutôt de "contre-réforme". Que faire ?- Signer la pétition : ces pétitions seront remises au Ministère jeudi matin.- Se mobiliser jeudi 23 octobre en faisant grève et en allant manifester : c'est un appel de FO pour toute la Fonction publique contre la casse du service public et toutes les suppressions de postes.
Pour ceux qui ont le courage de lire encore : Tous les syndicats n'ont pas du tout le même point de vue sur cette "réforme" des lycées :- UNSA et SGEN sont totalement pour (cf : le doc en salle des profs).- en juin, le SNES a signé les "16 points de convergence" préparatifs à cette "réforme", mais devant la fronde de leur base, ils se sont retirés des négociations il y a 15 jours ; leur position n'est donc pas très claire. Même chose pour la CGT.Si la journée du 23 est lancée par Fo, il faut quand même savoir que, dans pas mal d'établissements, des positions communes ont été prises par plusieurs sections syndicales. Je sais que certains sont sceptiques sur l'utillité d'une seule journée de grève : il s'agit de créer un rapport de forces, c'est pourquoi il est important aussi d'aller à la manif. N'oubliez pas qu'en 2007, nous avons obtenu l'abrogation du décret de Robien (qui voulait supprimer les décrets de 1950, donc ce qui définit notre statut actuel).
Réfléchir ensemble...
Conférence, atelier-débat le 25 octobre à la Maison de l'Amérique Latine:
Pendant toute cette période, marquée par la récupération, au service de la population, des ressources naturelles de la nation, la Révolution bolivarienne a fait l’objet de constantes tentatives de déstabilisation par le gouvernement des Etats-Unis, dont le coup d’Etat du 11 avril 2002 est l’exemple le plus spectaculaire. Ces tentatives se poursuivent actuellement sous de multiples formes et s’étendent à d’autres pays de la région où des élections ont porté au pouvoir des gouvernements progressistes, en premier lieu en Bolivie.
L’Europe ne doit pas s’aligner sur la politique de Washington. Sauf à renier les valeurs dont elle se prévaut, elle doit développer, avec les gouvernements et les sociétés du Venezuela et des autres pays d’Amérique latine engagés dans des processus de transformation démocratique et sociale, des relations d’amitié, de connaissance mutuelle, de coopération et de solidarité.
Dans sa séance plénière du matin, la Conférence s’efforcera de prendre la mesure des enjeux démocratiques, sociaux, politiques et culturels d’une nouvelle relation entre l’Europe, le Venezuela et les autres gouvernements progressistes d’Amérique latine. L’après-midi, dans 6 ateliers simultanés, seront exposées et mises en débat les politiques que la Révolution bolivarienne met en oeuvre dans des domaines particuliers, et dont l’intérêt dépasse les frontières du Venezuela. Ce sera l’occasion de nouer des contacts fructueux entre acteurs européens et vénézuéliens venus participer à la Conférence.
Une séance plénière de synthèse clôturera la Conférence.
Les travaux se dérouleront en trois langues (anglais, espagnol, français) avec interprétation simultanée dans les plénières.
PROGRAMME
9 h 45-10 h : INSCRIPTIONS
10 h – 13 h 15 : SÉANCE PLÉNIÈRE
Animation : Ignacio Ramonet, président de Mémoire des luttes (France)
10 h – 11 h : Les termes du débat
Les acquis de la Révolution bolivarienne, par Maurice Lemoine, rédacteur en chef du Monde diplomatique.
Comment le Venezuela dynamise l’intégration latino-américaine, par Temir Porras, ancien élève de l’ENA, directeur de cabinet du ministre vénézuélien des affaires étrangères Nicolas Maduro.
- Dix années de tentatives de déstabilisation, par Alexander Main, analyste de politique latino-américaine (Washington)
Les défis de l’Europe face aux deux Amériques, par Raùl Morodo, ancien ambassadeur d’Espagne au Venezuela
11 h – 12 h : La crise financière internationale vue du Sud. Comment reconstruire un système en faillite.
Avec
Nicolas Maduro, ministre vénézuélien des affaires étrangères
Mario Soares, ancien président du Portugal
Edgar Morin, philosophe (sous réserve)
12 h – 13 h 15 : Réactions et propositions
Olivier Besancenot ou Alain Krivine, LCR (France) ; Jacques Fath, PCF (France), Raquel Garrido, PRS (France), Colin Burgon, député travalliste (Royaume-Uni) ; Céline Delforge, sénatrice Ecolo (Belgique) ; Paolo Ferrero, secrétaire général de Rifondazione (Italie) ; Miguel Angel Martinez, vice-président du Parlement européen (Espagne) ; Andros Kyprianous, député de AKEL (Chypre) et membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, un député de Die Linke (Allemagne, à confirmer).
14 h 45-16 h 30 : ATELIERS SPÉCIALISÉS
Atelier 1 : Les politiques environnementales et la lutte contre le changement climatique.
Atelier 2 : Les droits des travailleurs et la justice sociale.
Atelier 3 : Une société libre qui refuse les discriminations.
Atelier 4 : La démocratisation de l’éducation et la participation des organisations de jeunesse et des mouvements étudiants.
Atelier 5 : Les réponses à la guerre médiatique et le développement des médias alternatifs.
Atelier 6 : Pour un monde multipolaire, l’action en faveur de l’intégration latino-américaine.
16 h 45- 17 h 45 : SÉANCE PLÉNIÈRE DE CLÔTURE
Rapport des travaux des 6 ateliers
Synthèse des travaux, par Bernard Cassen, secrétaire général de Mémoire des luttes
Ce que le Venezuela attend de l’Europe, par Maximilien Arvelaiz, conseiller diplomatique du président Chavez.
Source: www.medelu.org/ - 36k -
Il est fortement conseillé de s'inscrire : fanny.soares@medelu.org
Pendant toute cette période, marquée par la récupération, au service de la population, des ressources naturelles de la nation, la Révolution bolivarienne a fait l’objet de constantes tentatives de déstabilisation par le gouvernement des Etats-Unis, dont le coup d’Etat du 11 avril 2002 est l’exemple le plus spectaculaire. Ces tentatives se poursuivent actuellement sous de multiples formes et s’étendent à d’autres pays de la région où des élections ont porté au pouvoir des gouvernements progressistes, en premier lieu en Bolivie.
L’Europe ne doit pas s’aligner sur la politique de Washington. Sauf à renier les valeurs dont elle se prévaut, elle doit développer, avec les gouvernements et les sociétés du Venezuela et des autres pays d’Amérique latine engagés dans des processus de transformation démocratique et sociale, des relations d’amitié, de connaissance mutuelle, de coopération et de solidarité.
Dans sa séance plénière du matin, la Conférence s’efforcera de prendre la mesure des enjeux démocratiques, sociaux, politiques et culturels d’une nouvelle relation entre l’Europe, le Venezuela et les autres gouvernements progressistes d’Amérique latine. L’après-midi, dans 6 ateliers simultanés, seront exposées et mises en débat les politiques que la Révolution bolivarienne met en oeuvre dans des domaines particuliers, et dont l’intérêt dépasse les frontières du Venezuela. Ce sera l’occasion de nouer des contacts fructueux entre acteurs européens et vénézuéliens venus participer à la Conférence.
Une séance plénière de synthèse clôturera la Conférence.
Les travaux se dérouleront en trois langues (anglais, espagnol, français) avec interprétation simultanée dans les plénières.
PROGRAMME
9 h 45-10 h : INSCRIPTIONS
10 h – 13 h 15 : SÉANCE PLÉNIÈRE
Animation : Ignacio Ramonet, président de Mémoire des luttes (France)
10 h – 11 h : Les termes du débat
Les acquis de la Révolution bolivarienne, par Maurice Lemoine, rédacteur en chef du Monde diplomatique.
Comment le Venezuela dynamise l’intégration latino-américaine, par Temir Porras, ancien élève de l’ENA, directeur de cabinet du ministre vénézuélien des affaires étrangères Nicolas Maduro.
- Dix années de tentatives de déstabilisation, par Alexander Main, analyste de politique latino-américaine (Washington)
Les défis de l’Europe face aux deux Amériques, par Raùl Morodo, ancien ambassadeur d’Espagne au Venezuela
11 h – 12 h : La crise financière internationale vue du Sud. Comment reconstruire un système en faillite.
Avec
Nicolas Maduro, ministre vénézuélien des affaires étrangères
Mario Soares, ancien président du Portugal
Edgar Morin, philosophe (sous réserve)
12 h – 13 h 15 : Réactions et propositions
Olivier Besancenot ou Alain Krivine, LCR (France) ; Jacques Fath, PCF (France), Raquel Garrido, PRS (France), Colin Burgon, député travalliste (Royaume-Uni) ; Céline Delforge, sénatrice Ecolo (Belgique) ; Paolo Ferrero, secrétaire général de Rifondazione (Italie) ; Miguel Angel Martinez, vice-président du Parlement européen (Espagne) ; Andros Kyprianous, député de AKEL (Chypre) et membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, un député de Die Linke (Allemagne, à confirmer).
14 h 45-16 h 30 : ATELIERS SPÉCIALISÉS
Atelier 1 : Les politiques environnementales et la lutte contre le changement climatique.
Atelier 2 : Les droits des travailleurs et la justice sociale.
Atelier 3 : Une société libre qui refuse les discriminations.
Atelier 4 : La démocratisation de l’éducation et la participation des organisations de jeunesse et des mouvements étudiants.
Atelier 5 : Les réponses à la guerre médiatique et le développement des médias alternatifs.
Atelier 6 : Pour un monde multipolaire, l’action en faveur de l’intégration latino-américaine.
16 h 45- 17 h 45 : SÉANCE PLÉNIÈRE DE CLÔTURE
Rapport des travaux des 6 ateliers
Synthèse des travaux, par Bernard Cassen, secrétaire général de Mémoire des luttes
Ce que le Venezuela attend de l’Europe, par Maximilien Arvelaiz, conseiller diplomatique du président Chavez.
Source: www.medelu.org/ - 36k -
Il est fortement conseillé de s'inscrire : fanny.soares@medelu.org
samedi 4 octobre 2008
Zweig ou l'écrivain désincarné
Ce livre a été écrit en deux périodes, en 1931 puis en 1938, entre-temps, la montée du fascisme et les indices d'une guerre latente donne une couleur écarlate à l'écriture. A la lecture nous nous rendons bien compte du changement de tonalité qui marque l'oeuvre, mais cela va bien au delà, le hors-champ pénètre peu à peu et imprègne ce chant du cygne romanesque, pour reprendre l'idée de Sartre: "Toute technique romanesque renvoie toujours à la métaphysique du romancier".
Christine Hohflener est une femme plombée dans son univers claustrophobique, assise derrière son bureau de poste d'un village autrichien, elle n'est rien d'autre qu'un rouage d'une mécanique qui la dépasse, dont elle ne cherche même pas à comprendre le fonctionnement.
L'acuité littéraire de Zweig renvoie inévitablement, dans cette oeuvre,à un réalisme balzacien. Le moindre détail de cette prison administrative est comme dépecé.
Du tampon dont le destin est de dessiner toujours la même trajectoire dans l'air pour venir frapper mollement une vulgaire paperasse qui n'attendait que lui, aux cartes postales venus d'ailleurs qui ne lui sont pas destinées et que ses maigres doigts pleins d'encre osent à peine toucher, Christine est écrasée dans un entre-deux mondes terriblement prosaïque où la moindre capacité d'abstraction se trouve anéantie, où le moindre recul sur sa condition lui est impossible tant sa conscience est ankylosé par un quotidien asphyxié.
La description de son appartement aux murs lépreux, cette mère moralement malade et au bord du gouffre, cette famille atrophiée par la mort d'un père et d'un frère déverse une bile visqueuse et noire sur la peinture de cette vie et gonfle paradoxalement cette femme d'une humanité inattendue, d'une résignation mélancolique.
Arrive un télégramme dans lequel sa tante, mariée et installée en Amérique, l'invite à passer une quinzaine dans un hôtel de Pontresina où elle est en vacances. Christine s'habille du mieux qu'elle peut et, pleine d'appréhension, prend le train.
La vue de "l'inimaginable majesté des Alpes" révèle en elle une force et un appétit de vivre qu'elle croyait avoir perdus. Très intimidée à son arrivée à l'hôtel, elle est prise en main par sa tante qui l'habille comme il se doit dans ce monde du paraître, la présente à ses amis et s'amuse des maladresses et des progrès de sa protégée que tout le monde appelle mademoiselle Van Bolhen.
" Sans désirs, pour la première fois, son être, au contact de la grandeur, découvre la force bouleversante du voyage qui, d’un seul coup, arrache du corps la dure croûte de l’habitude et en rejette l’essence nue, fertile dans le flot de la métamorphose ".
La métamorphose s'effectue très vite: Christine oublie qu'elle n'est qu'une pauvre postière et s'enivre dans la fréquentation de personnes fortunées qui voient en elle une riche héritière. Elle séduit tout son entourage, se fait courtiser par un vieux général anglais et quelques jeunes gens caressants.
Mais une petite peste, envieuse de cet engouement pour Christine, commence à démasquer et à désarticuler par la rumeur destructrice sa véritable identité de roturière, elle vient mettre fin à ce semblant de rêve.
Mais, il est trop tard, la crysalide a éclaté, une force nouvelle coule dans ses veines, elle donnerait tout pour ne pas revenir à son état de "larve amorphe, aveugle, rampante".
C'est alors que sa rencontre avec ferdinand (un ami de son beau-frère) un homme revenu de tout sauf de lui-même, ayant perdu dix ans de sa vie à la guerre d'abord et dans une geôle de Sibérie ensuite, vient tout bouleverser.
Alors que La premère guerre n'était qu'évoqué par qulques flash-backs sur l'enfance de Christine, à présent, les prémices menaçants de la seconde guerre mondiale pénètrent le récit, les voix tour à tour chuchotent, grincent et s'emportent dans l'excitation de cette rencontre inespérée.
Cet homme en proie aux mêmes difficultés financières et existentielles qu'elle, a dans les poches de quoi la subjuguer, il arrive par quelques vestiges de tendresse à sauver ce qui pouvait encore l'être et lui propose un contrat faustien dont on ne peut que deviner l'issu: reprendre à l'état ce qu'il leur a volé, mais il tient à lui faire comprendre ce que cela implique, c'est à dire passer d'une vie honnête et mise aux fers à une liberté de fugitifs traqués
Ce personnage d'un anarchisme qui ne dit pas son nom, porte en lui un pessimisme destructeur mais également une rage contenu contre le système et l'Etat.
Alors que l'horreur de la guerre assombrit le monde et que l'anéantissement des libertés fait son oeuvre, dans ce petit village autrichien c'est l'amour qui triomphe dans sa propre destruction.
Dans le roman, le flingue porte toute la liberté nietzschéenne, mais il est aussi le poignard chez Lorca, l'alcool chez Valle-Inclan, une de ces allégories qui vous rassure autant qu'elle vous menace.
Cette fin suggérée, préfigurant celle, hélas trop réelle, de Pétropolis, le 22 février 1942, rend encore plus poignant ce roman d’outre-tombe, il vous assaille par toutes les fêlures de votre être et vous asseoit précisément devant le miroir que vouliez fuir.
Voilà, une réflexion de jouvet sur le théâtre qui pourrait s'appliquer à l'art en général, à ce vertige qui touche tout à la fois le créateur, la créature et le lecteur-spectateur:
« Par un étrange goût dont on n’a pas encore trouvé et dont on ne trouvera sans doute jamais toutes les raisons, dans ce refuge, dans ce faux paradis, dans ce lieu que des métamorphoses dérisoires, des supercheries puériles, une magie enfantine rendent le plus vain, le plus fallacieux, le plus inutile de tous les lieux humains, mais où l’homme apporte cependant ce qu’il y a de plus pur, de plus désintéressé, de plus sincère au moment où il y pénètre... l’homme se regarde lui-même... L’homme vient au théâtre pour se contempler à travers ses semblables, pour se refléter dans l’acteur qui est sur la scène... Il devient son propre miroir... Il croit qu’il se voit. Il vit de cette autre présence, de cette vision. Ce n’est qu’un vertige. En fait, on peut dire aussi bien qu’il cesse d’exister. »
JOUVET Louis, Témoignages sur le théâtre, Flammarion, 2002.
Christine Hohflener est une femme plombée dans son univers claustrophobique, assise derrière son bureau de poste d'un village autrichien, elle n'est rien d'autre qu'un rouage d'une mécanique qui la dépasse, dont elle ne cherche même pas à comprendre le fonctionnement.
L'acuité littéraire de Zweig renvoie inévitablement, dans cette oeuvre,à un réalisme balzacien. Le moindre détail de cette prison administrative est comme dépecé.
Du tampon dont le destin est de dessiner toujours la même trajectoire dans l'air pour venir frapper mollement une vulgaire paperasse qui n'attendait que lui, aux cartes postales venus d'ailleurs qui ne lui sont pas destinées et que ses maigres doigts pleins d'encre osent à peine toucher, Christine est écrasée dans un entre-deux mondes terriblement prosaïque où la moindre capacité d'abstraction se trouve anéantie, où le moindre recul sur sa condition lui est impossible tant sa conscience est ankylosé par un quotidien asphyxié.
La description de son appartement aux murs lépreux, cette mère moralement malade et au bord du gouffre, cette famille atrophiée par la mort d'un père et d'un frère déverse une bile visqueuse et noire sur la peinture de cette vie et gonfle paradoxalement cette femme d'une humanité inattendue, d'une résignation mélancolique.
Arrive un télégramme dans lequel sa tante, mariée et installée en Amérique, l'invite à passer une quinzaine dans un hôtel de Pontresina où elle est en vacances. Christine s'habille du mieux qu'elle peut et, pleine d'appréhension, prend le train.
La vue de "l'inimaginable majesté des Alpes" révèle en elle une force et un appétit de vivre qu'elle croyait avoir perdus. Très intimidée à son arrivée à l'hôtel, elle est prise en main par sa tante qui l'habille comme il se doit dans ce monde du paraître, la présente à ses amis et s'amuse des maladresses et des progrès de sa protégée que tout le monde appelle mademoiselle Van Bolhen.
" Sans désirs, pour la première fois, son être, au contact de la grandeur, découvre la force bouleversante du voyage qui, d’un seul coup, arrache du corps la dure croûte de l’habitude et en rejette l’essence nue, fertile dans le flot de la métamorphose ".
La métamorphose s'effectue très vite: Christine oublie qu'elle n'est qu'une pauvre postière et s'enivre dans la fréquentation de personnes fortunées qui voient en elle une riche héritière. Elle séduit tout son entourage, se fait courtiser par un vieux général anglais et quelques jeunes gens caressants.
Mais une petite peste, envieuse de cet engouement pour Christine, commence à démasquer et à désarticuler par la rumeur destructrice sa véritable identité de roturière, elle vient mettre fin à ce semblant de rêve.
Mais, il est trop tard, la crysalide a éclaté, une force nouvelle coule dans ses veines, elle donnerait tout pour ne pas revenir à son état de "larve amorphe, aveugle, rampante".
C'est alors que sa rencontre avec ferdinand (un ami de son beau-frère) un homme revenu de tout sauf de lui-même, ayant perdu dix ans de sa vie à la guerre d'abord et dans une geôle de Sibérie ensuite, vient tout bouleverser.
Alors que La premère guerre n'était qu'évoqué par qulques flash-backs sur l'enfance de Christine, à présent, les prémices menaçants de la seconde guerre mondiale pénètrent le récit, les voix tour à tour chuchotent, grincent et s'emportent dans l'excitation de cette rencontre inespérée.
Cet homme en proie aux mêmes difficultés financières et existentielles qu'elle, a dans les poches de quoi la subjuguer, il arrive par quelques vestiges de tendresse à sauver ce qui pouvait encore l'être et lui propose un contrat faustien dont on ne peut que deviner l'issu: reprendre à l'état ce qu'il leur a volé, mais il tient à lui faire comprendre ce que cela implique, c'est à dire passer d'une vie honnête et mise aux fers à une liberté de fugitifs traqués
Ce personnage d'un anarchisme qui ne dit pas son nom, porte en lui un pessimisme destructeur mais également une rage contenu contre le système et l'Etat.
Alors que l'horreur de la guerre assombrit le monde et que l'anéantissement des libertés fait son oeuvre, dans ce petit village autrichien c'est l'amour qui triomphe dans sa propre destruction.
Dans le roman, le flingue porte toute la liberté nietzschéenne, mais il est aussi le poignard chez Lorca, l'alcool chez Valle-Inclan, une de ces allégories qui vous rassure autant qu'elle vous menace.
Cette fin suggérée, préfigurant celle, hélas trop réelle, de Pétropolis, le 22 février 1942, rend encore plus poignant ce roman d’outre-tombe, il vous assaille par toutes les fêlures de votre être et vous asseoit précisément devant le miroir que vouliez fuir.
Voilà, une réflexion de jouvet sur le théâtre qui pourrait s'appliquer à l'art en général, à ce vertige qui touche tout à la fois le créateur, la créature et le lecteur-spectateur:
« Par un étrange goût dont on n’a pas encore trouvé et dont on ne trouvera sans doute jamais toutes les raisons, dans ce refuge, dans ce faux paradis, dans ce lieu que des métamorphoses dérisoires, des supercheries puériles, une magie enfantine rendent le plus vain, le plus fallacieux, le plus inutile de tous les lieux humains, mais où l’homme apporte cependant ce qu’il y a de plus pur, de plus désintéressé, de plus sincère au moment où il y pénètre... l’homme se regarde lui-même... L’homme vient au théâtre pour se contempler à travers ses semblables, pour se refléter dans l’acteur qui est sur la scène... Il devient son propre miroir... Il croit qu’il se voit. Il vit de cette autre présence, de cette vision. Ce n’est qu’un vertige. En fait, on peut dire aussi bien qu’il cesse d’exister. »
JOUVET Louis, Témoignages sur le théâtre, Flammarion, 2002.
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