mercredi 22 octobre 2008

Une citoyenne en colère




Vous avez sans doute entendu que Darcos a officiellement lancé la "réforme" des lycées et tout le matraquage médiatique qui suit. A chaque fois, on a le droit à un petit couplet sur le système scolaire finlandais qui a inspiré notre cher ministre et qui obtient de si bons résultats au classement de l'OCDE.Petite piqûre de rappel : OCDE = organisation de coopération et de développement économiques. Je ne vois pas trop le rapport entre l'école et l'économie, à moins de considérer que son rôle est de constituer de bons petits soldats tout de suite prêts à être utilisés sur le marché du travail. Que ce soit la fonction du supérieur, à la rigueur pourquoi pas. Mais je pense pour ma part que le collège et le lycée sont des lieux où on acquiert des connaissances que l'on va garder toute sa vie et où on devient un citoyen doué d'esprit critique (d'accord, c'est un idéal !). De plus, concernant les tests pratiqués appelés Pisa : déjà, il est difficile, voire impossible, de les trouver.

Ils mettent l'accent sur les compétences (un terme cher au Médef) et non sur les connaissances. Il semblerait qu'ils aient tendance à privilégier les pays anglo-saxons par le choix des supports utilisés et les consignes données. Donc, gardons un oeil critique quand on fait l'éloge de tous ces pays qui réussissent si bien !

Voilà un petit récapitulatif sur la "réforme des lycées" :
- Diminution des heures de cours (moins 5 heures hebdomadaires).
- Mise en place de modules par semestre de tous les enseignements.
- Obtention du Bac par contrôle continu.
- Disparition des concours nationaux.

Décryptage : la "réforme" des lycée = Un bac à 36 000 vitesses (étant donné que ce ne sera plus un examen national). La mise en place du socle commun en collège va dans le même sens : c'est la fin des programmes nationaux.- La remise en cause des obligations de service statutaires des enseignants (par le détournement de 15% des moyens au profit d'un prétendu "accompagnement"). De plus, qui va les recruter ? Sur quels critères ? Pour faire quoi ? Transmettre des connaissances, un savoir (quel vilain mot !) ou jouer les gentils animateurs-psy-éducateurs-"orientateurs"-tuteurs-balayeurs ? Je ne plaisante pas : l'existence même des COP et des CPE est remise en cause. Qui va les remplacer ? - La réduction de nombre de postes (moins de cours = moins de profs). On est tous d'accord pour constater que l'Education nationale ne va pas bien, qu'elle laisse beaucoup d'élèves sur le carreau et qu'il faut des changements. Mais cette réforme ne va pas dans le bon sens. Son seul but : faire des économies. Parlons donc plutôt de "contre-réforme". Que faire ?- Signer la pétition : ces pétitions seront remises au Ministère jeudi matin.- Se mobiliser jeudi 23 octobre en faisant grève et en allant manifester : c'est un appel de FO pour toute la Fonction publique contre la casse du service public et toutes les suppressions de postes.

Pour ceux qui ont le courage de lire encore : Tous les syndicats n'ont pas du tout le même point de vue sur cette "réforme" des lycées :- UNSA et SGEN sont totalement pour (cf : le doc en salle des profs).- en juin, le SNES a signé les "16 points de convergence" préparatifs à cette "réforme", mais devant la fronde de leur base, ils se sont retirés des négociations il y a 15 jours ; leur position n'est donc pas très claire. Même chose pour la CGT.Si la journée du 23 est lancée par Fo, il faut quand même savoir que, dans pas mal d'établissements, des positions communes ont été prises par plusieurs sections syndicales. Je sais que certains sont sceptiques sur l'utillité d'une seule journée de grève : il s'agit de créer un rapport de forces, c'est pourquoi il est important aussi d'aller à la manif. N'oubliez pas qu'en 2007, nous avons obtenu l'abrogation du décret de Robien (qui voulait supprimer les décrets de 1950, donc ce qui définit notre statut actuel).

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