dimanche 6 janvier 2008

Houellebecq, c'est quoi alors?

"J'étais seul au volant de ma Peugeot 104;

Avec la 205 j'aurais eu l'air plus frime.

...

J'avais assez d'essence pour atteindre Francfort"


"A l'angle de la FNAC bouillonnait une foule

Très dense et très cruelle.

Un gros chien mastiquait le corps d'un pigeon blanc.

Plus loin, dans la ruelle,

Une vieille clocharde toute ramassée en boule

Recevait sans mot dire le crachat des enfants."

"Je ne sentais rien au niveau de la pine."!

qui rime avec "Bonjour c'est Amandine."

N'oublions pas ces vers voués probablement à l'immortalité et par lesquels la pensée française se glisse dans l'abîme de la médiocrité. Qui a bien pu couché ces vers sur un papier qui n'avait rien demandé (pas plus que nous... les amoureux de littérature). Quelques vers impérissables qui, en soi, me semblerait un peu être à la poésie ce que Sulitzer est au roman...
Eh oui, derrière cette plume grossière, une plume aussi lourde qu'une enclume se cache un homme qui a bien compris comment vendre ses livres, se vautrant ainsi dans ce qu'il prétend dénoncer...de la provoc' qui n'a plus rien de gratuit
"Prévert est un con", voilà ce que ce mec, a osé dire dans son ouvrage plein d'auto-satisfaction: "intervention"...
Prévert est, selon lui, le poète de la mièvrerie, du bon sentiment il explique: "l'intelligence n'aide pas à écrire de bons vers mais elle peut éviter d'en écrire de mauvais"...et voilà nous y sommes une phrase vide, issu d'un esprit embrûmé qui voudrait se réclamer d'un Sartre et de son sens de la formule mais qui frôle à l'évidence le contre-sens...
L'auteur de ces vers si puissants qui relèvent bel et bien d'une constipation chronique...sont paradoxe des paradoxes...à chier! Si nous pensons à la phrase d'André Gide: "les bons sentiments ne feront jamais de la bonne littérature", il ne faut pas oublier ce que disait celui-ci de la littérature engagée telle que pouvait l'entendre un prévert:
"Il y a une convention bourgeoise contre laquelle j'ai toujours lutté ; mais osons le dire ici il peut y avoir également une convention communiste. J'estime que toute littérature est en grand péril dès que l'écrivain se voit tenu d'obéir à un mot d'ordre. Que l'art, que la littérature puissent servir la Révolution, cela va sans dire, mais il n'a pas à se préoccuper de la servir. Il ne la sert jamais si bien que quand il se préoccupe uniquement du vrai. La littérature n'a pas à se mettre au service de la Révolution. Une littérature asservie est une littérature avilie, si noble et si légitime que soit la cause qu'elle sert. Mais comme la cause de la vérité se confond dans mon esprit, dans notre esprit, avec celle de la Révolution, l'art en se préoccupant uniquement de la vérité, sert nécessairement la Révolution. Il ne la suit pas, il ne s'y soumet pas ; il ne la reflète pas. Il l'éclaire. C'est ainsi qu'il diffère essentiellement des productions fascistes, hitlériennes qui, elles, répondent à un mot d'ordre puisqu'il ne s'agit pas pour elles de dire la vérité, mais de la couvrir".(compte rendu des écrivains soviétiques à Paris,Oct.1934)


Houellebeck n'a sans doute pas compris la profondeur des textes de prévert qui, avec les mots les plus simples, l'humour de la rue et le sens de l'absurde a fait de son oeuvre (eh oui j'ose le dire) une des plus marquantes du siècle dernier

M.H. se place définitivement dans la lignée de Vargas LLosa qui reprochait à tous les auteurs latino-américains ( notamment J.M.Arguedas) de défendre la cause des indiens au dépend du style...ce qui n'est pas une critique littéraire mais un jugement politique et idéologique, vous en conviendrez!?
Un pseudo-intellectuel définitivement de droite qui tend à faire oublier des textes aussi drôle qu'intelligents comme "le dîner de tête", "quelle connerie la guerre" et tout un théâtre au sein du groupe "Octobre" qui s'inscrit en plein dans une prise de position sûre et radicale tel qu'on en avait besoin dans l'entre-deux guerre...Prévert n'était pas seulement un poète qui "faisait" des vers mais qui sentait la poésie alors que Houellebecq, à mon avis, respire un peu trop le provocateur sans en avoir ni le talent ni le charisme, c'est un vendeur, preuve en est son discours ahurissant sur l'Islam!!!
à bon entendeur...

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