Ras-le-bol de la désinformation généralisée alors je pousse mon coup de gueule et j'explique pourquoi je fais grève demain et pourquoi je vais manifester. Tout ce qui va suivre repose sur des données et des chiffres tirés d'organismes d'états, que nos chers médias – allez savoir pourquoi - taisent.
37,5 annuités pour tous, c'est possible D'abord reprenons l'argent là où il se trouve et mettons fin aux exonérations patronales. On me répondra que dans ce cas, les entreprises vont délocaliser, le problème c'est qu'elles le font déjà après avoir empoché tout un tas d'avantages fiscaux censés les aider à créer des emplois. Autre argument avancé par ceux qui veulent allonger la durée de cotisation : l'allongement de l'espérance de vie qui fait que bientôt il y aura plus de retraités que de salariés. Faux : 1. Les rapports qui préconisaient l'allongement de la durée de cotisation se basaient sur le taux de natalité prévisionnel à la fin des années 80, or ce chiffre est à revoir à la hausse. 2. Certes, il y a plus de retraités qu'en 1945 mais le taux de productivité est nettement plus élevé, donc cela revient à peu près au même. Conclusion : ceux qui veulent modifier le régime des retraites espèrent simplement qu'on se tournera vers les complémentaires privées pour compenser les maigres retraites qui nous attendent avec leurs nouveaux calculs, histoire de faire toujours plus de profits (mais pas pour les retraités, c'est sûr).
Sauvons les services publics.
Prenons l'exemple de l'Education nationale. Par la loi Pécresse, LRU, les IUFM, qui forment (ce n'est pas tout à fait le cas, j'admets qu'il y aurait beaucoup à redire sur cette « formation », mais c'est un autre sujet) les profs une fois obtention du concours, vont être rattachés aux universités désormais autonomes (avec financement privé : qui va financer les facs de Sciences humaines ? Ça ne sert à rien, si ce n'est développer un esprit critique !). Donc, c'est la fin des concours nationaux. Un simple master professionnel suffira pour être prof et, ensuite, les chefs d'établissement décideront qui ils embaucheront. Le concours national, certes, ne garantit pas le fait d'être un bon pédagogue, mais, au moins, il valide des connaissances. Avec la LRU, le prof ne sera plus qu'un gentil éducateur, un gentil animateur de garderies et non plus l'un des piliers de la transmission du Savoir (quel gros mot !)
D'un autre côté se met en place le Socle commun de connaissances. Il s'agit de revoir les programmes à la baisse, au strict minimum. Ce socle est déjà en place dans les écoles primaires. Dans un collège d'une amie, qui accueille quatre écoles primaires, les enseignants, au bout d'un mois, sont capables de repérer quels sont les élèves qui viennent de la seule école qui applique à la lettre ce socle : ils sont totalement à la ramasse par rapport aux autres.
De plus, pour compléter ce socle commun, chaque établissement va être amené à décider ce qu'il va rajouter comme enseignements, cela sera voter au conseil d'administration. Or, jusqu'à présent, cette instance, dans laquelle siègent des parents et des élèves, ne prenait que des décisions administratives. Désormais, elle aura un regard décisionnel dans le contenu pédagogique. Prenons un exemple de ce que cela peut donner (c'est déjà le cas aux États Unis). Imaginons que dans un collège, il existe un groupe important de parents défendant la thèse du créationisme : ils pourront imposer cette vision de la création du monde et refuser qu'on parle du Big Bang. Au final, on le voit bien : finis les programmes nationaux, finis les diplômes nationaux et une école à 36 000 vitesses.
Vous voyez donc que, quand les profs font grève, ce n'est pas uniquement parce qu'ils ne pensent qu'à leur petite personne, c'est surtout pour défendre une certaine idée de l'école républicaine et égalitaire. Or, celle-ci est en danger, peu à peu s'emboîtent les pièces d'un puzzle qui ressemble fortement aux systèmes anglais et américains. Nous sommes à un moment clef : il est encore possible d'empêcher cette démolition mais ce serait bien, que pour une fois, parents, futurs parents, grands-parents se sentent concernés par les mouvements de colère des profs.
Derrière ce noir tableau se cachent l'Europe et son obligation de concurrence libre et non faussée. Pour arrêter cette casse des services publics, sortons de cette Europe économique.
Dernière chose, j'en entends dire : et, voilà, une fois de plus en France, on s'oppose aux changements, aux réformes, à la modernité. Non. Je suis d'accord qu'il y aurait beaucoup de choses à réformer (l'école ne va pas bien, c'est sûr). Mais réformer n'est pas forcément synonyme de progrès. Pour moi, les réformes proposées aujourd'hui sont une remise en cause d'acquis sociaux (et non de privilèges). Nos grands-parents, nos parents se sont battus pour les obtenir. A nous de nous en montrer dignes en poursuivant le combat : sauvons-les. A ceux qui prétendent que ces acquis sont vieux et dépassés parce que le monde a changé, je réponds : la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen date de 1789, est-elle pou autant obsolète ?
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